La LFC 2020 apporte des réponses partielles, mais nécessaires au décollage économique. Elle sera promulguée dans le courant du mois de juin prochain et constituera le départ effectif du programme du Président Tebboune, dans son volet économique.
Sur fond de grave crise économique et sanitaire, le ministre des Finance a présenté hier, l’avant-projet de la loi des finances complémentaire devant les élus de l’APN. Cet exercice rendu très difficile en raison de la raréfaction des ressources financière, obligeant le gouvernement à faire une très sérieuse coupe dans le budget de fonctionnement, intervient dans un contexte énergétique très particulier où personne ne peut jurer de rien. Le ministre des Finances défendra son projet sur la base d’un prix du pétrole fixé à 30 dollars. Un plancher qui, espère l’exécutif, ne sera pas franchi dans le mauvais sens. En tout cas, l’actualité boursière a donné raison hier au gouvernement, puisque la cotation en milieu d’après midi, plaçait le Brent à plus de 36 dollars le baril. 6 dollars de plus qu’espéré par l’exécutif.
Il reste néanmoins que ce niveau est loin d’être satisfaisant et les déficits attendus seront énormes, estiment les observateurs de la scène économique nationale. Et même si le président de la République entend convaincre l’équipe gouvernementale et l’ensemble des Algériens de ne plus mesurer la santé économique du pays à l’aune de la bourse de Londres, il n’en reste pas moins que les 6 dollars seront toujours les bienvenus, si les prix en restaient à ce niveau.
Il est entendu que la diversification économique à laquelle le Président Tebboune appelle de ses vœux, ne pourrait être un fait de génération spontanée. D’où l’importance de l’or noir pour permettre à l’Etat algérien de maintenir un tant soi peu son caractère social, tel que préconisé par la déclaration du Premier novembre.
Cette importance, du reste, avérée pourrait venir d’une action internationale et multilatérale susceptible de sauver le marché pétrolier et faciliter la transition économique du pays. C’est dans ce contexte que l’Algérie prend une part active à l’action de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en direction de la Chine. En effet, le géant asiatique et l’Opep se sont engagés à travailler ensemble pour aider à stabiliser le marché mondial du pétrole, a indiqué l’Opep dans un communiqué publié sur son site web. Cet engagement a été affirmé dans une déclaration conjointe suite à une réunion à distance regroupant récemment le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Sanusi Barkindo, et une délégation chinoise conduite par le responsable de l’Administration nationale de l’énergie de la Chine, Zhang Jianhua. «La pandémie a fourni l’occasion de renforcer davantage cette relation (Chine et Opep) et a prouvé que les forces de la mondialisation sont irréversibles», a déclaré M.Barkindo. Pour sa part, M. Zhang a déclaré que la réunion du webinaire survient à un moment crucial, lorsque le monde est en proie à la pandémie de Covid-19. Cependant, il a déclaré que «la Chine était déjà sur la voie de la reprise. Le pays espère retrouver rapidement ses anciennes habitudes de consommation d’énergie, ce qui devrait aider à soutenir l’industrie pétrolière». Cette entente objective pourrait amener les prix à dépasser la barre des 60 dollars le baril et permettre à des pays comme l’Algérie d’éviter une situation économique trop critique.
Il reste que cela ne constitue pas la panacée pour l’économie nationale qui a besoin d’un autre coup de fouet, à même de la sortir de sa torpeur. La LFC 2020 apporte des réponses partielles, mais nécessaires au décollage économique. Elle sera promulguée dans le courant du mois de juin prochain et constituera le départ effectif du programme du Président Tebboune, dans son volet économique.
Nadera Belkacemi
Nadera Belkacemi