Pour le ministre, «les professionnels du secteur de la Communication ont une responsabilité particulière en matière de contribution efficace à la consécration des libertés dans un domaine vital, levier d’autres secteurs».
Le secteur de la communication en Algérie, est en passe d’ouvrir de grands chantiers de «réforme globale». Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement qui en a fait l’annonce avant-hier lors d’une tournée dans les sièges des médias nationaux, révèle que les réformes qu’il entend engager, vont en droite ligne avec les engagements du président de la République Abdelmadjid Tebboune. Amar Belhimer, ancien journaliste, bien connu dans la profession, a souligné que les chantiers en question sont axés sur «l’indépendance et la liberté de la presse dans le cadre du respect de la vie privée et de l’éthique et de la déontologie et du rejet de l’injure et de la diffamation». La frontière entre la liberté et la diffamation devra être clairement identifiée pour le bien de la presse nationale et des professionnels qui la font. M. Belhimer qui a fait pas mal de déclaration au niveau de la maison de la presse «Tahar Djaout» (place du 1er Mai) et la maison de la presse «Abdelkader Safir» (Kouba), n’a pas mâché ses mots, lorsqu’il a déclaré que «la liberté et la responsabilité sont étroitement liées pour garantir une pratique paisible des libertés». La Liberté et la responsabilité sont donc les maîtres mots de la mission confiée au ministre de la Communication. Aussi, M.Belhimer a tenu à préciser que les chantiers en question, «obéiront au principe du dialogue qui sera participatif et inclusif». Cela garantirait la liberté de dire et la responsabilité de ne pas dire n’importe quoi. Le propos demeure néanmoins flou et les professionnels attendent plus du ministre en terme de dialogue. En attendant, le ministre révèle que ses «chantiers coïncideront avec l’initiation d’un dialogue national dans le cadre de l’amendement de la Constitution qui donnera lieu à de nouvelles lois devant consacrer la pratique démocratique, dont les lois relatives au régime électoral, aux partis politiques, aux associations et à la presse».
Il a affirmé, dans ce sens, que «les professionnels du secteur de la Communication, ont une responsabilité particulière en matière de contribution efficace à la consécration des libertés dans un domaine vital, levier d’autres secteurs». Libérer la pratique journalistique de toute forme de censure et de monopole, garantira «les conditions propices à un exercice libre et responsable de la profession journalistique», a estimé le ministre.
Sur l’épineux dossier des médias audio-visuels et électroniques, M. Belhimer a insisté sur l’impérative «adaptation de la loi aux exigences de ce métier qui connaît un développement rapide». L’on s’attend ainsi à un recadrage législatif de l’espace médiatique électronique. D’autres ministres l’ont promis, M.Belhimer entend sûrement passer un autre cap, en légiférant sur le sujet. Il va de soi que les nouveaux textes n’échapperont pas à la logique du dialogue et de la concertation, avec l’objectif, assure le ministre, de mettre l’ensemble du «kit de communication» nationale «au diapason de cette évolution aux plans législatif et professionnel».
Il reste à concrétiser cette démarche sur le terrain au grand bénéfice de la société algérienne, première consommatrice de l’information.
Anissa Mesdouf