Ce qui vaut pour les entreprises publiques, vaut aussi pour les entreprises privées. Il est stipulé dans l’instruction du ministre que des jugements rendus par des tribunaux compétents ordonnant la réintégration de certains employés dans leurs postes de travail ainsi que des décisions de l’Inspection Générale du travail, «n’ont pas été exécutés par les responsables des entreprises concernées».
L’impact de l’épidémie du Covid-19 sur l’économie et, partant sur le marché de l’emploi inquiète déjà l’ensemble des Algériens. Le gouvernement, dont le Premier ministre a émis une série d’instructions visant à atténuer les effets négatifs, se penche également sur le sort des travailleurs. A ce propos, le ministre de l’Industrie et des mines, Ferhat Aït Ali Braham a tenu à rappeler que toute décision concernant les travailleurs doit obéir aux critères édictés et prouvés. Pour ce qui a trait au secteur économique public, la question est prise en charge, en ce sens que M. Aït Ali Braham a donné des instructions aux PDG des Groupes industriels et les responsables des organismes sous tutelle concernant le licenciement d’employés d’entreprises et organismes qui «ne respectent pas les règles et procédures établies par la réglementation en vigueur», rapporte une instruction publiée par le ministère de l’Industrie et des Mines. «Il m’a été donné de constater par le biais des différentes requêtes parvenues à mes services, que plusieurs cas de licenciement, d’employés d’entreprises et organismes, ne respectent pas les règles et procédures établies par la réglementation en vigueur», a indiqué le document. Une mise en garde qui renseigne sur la problématique que vivent déjà beaucoup de travailleurs des secteurs économiques privé et public.
Il reste que cet état de fait relève de la compétence du ministère du Travail à travers les inspections régionales du travail. Mais le problème demeure entier, malgré l’instruction de M.Ait Alli Braham. Il convient néanmoins de souligner que le ministre de l’Industrie et des Mines a rappelé que «le licenciement professionnel doit obéir aux critères édictés et prouvés, à savoir : la faute ou l’insuffisance professionnelle». En cela, le Covid-19 ne se justifie nullement. Cela amène M.Ait Ali Braham à préciser que «les motifs de licenciement doivent être réels, reposant sur des faits objectifs (vérifiables), loin d’une simple impression ou jugement subjectif, justifiant le licenciement, eu égard à l’impact de la faute commise par rapport à l’intérêt de l’entreprise». Il y a lieu de noter que ce qui vaut pour les entreprises publiques, vaut aussi pour les entreprises privées.
Cela dit, il est stipulé dans l’instruction du ministre que des jugements rendus par des tribunaux compétents ordonnant la réintégration de certains employés dans leurs postes de travail ainsi que des décisions de l’Inspection Générale du travail, «n’ont pas été exécutés par les responsables des entreprises concernées». Une attitude irresponsable que M.Ait Ali Braham condamne tout en ordonnant aux employeurs relevant de son secteur «de remédier immédiatement à cette situation, et de veiller, à l’avenir, au respect des procédures de gestion des relations de travail». Le ministre instruit les DG et PDG des entreprises industriels et organismes attenant à l’industrie de faire «prévaloir le rôle de chacun des organes institués à cet effet, en l’occurrence le Comité de Participation et la Commission Paritaire, comme instances internes, d’une part, et l’Inspection générale du travail et les instances juridictionnelles compétentes pour le recours externe, d’autre part».
Le propos du ministre de l’Industrie ne lève que partiellement le voile sur une situation conflictuelle qui risque de prendre de l’ampleur avec la sortie du confinement. Beaucoup de travailleurs risquent de perdre injustement leurs emplois.
Nadera Belkacemi
Nadera Belkacemi