mercredi , 7 juin 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Le lac El Magtaa Malgré les dangers…</span>:<br><span style='color:red;'>Le nombre d’oiseaux est stable</span>
© wikipedia

Le lac El Magtaa Malgré les dangers…:
Le nombre d’oiseaux est stable

Hier, ça a été la journée mondiale des zones humides qui coïncide au 2 février de chaque année. Les festivités à Oran, ont été organisées au niveau du Lac Oum Ghellaz à Oued Tlèlat en présence de l’inspecteur général de la wilaya.

Des activités ont été organisées dans ce cadre par la Conservation des forêts de la wilaya en présence de 450 élèves des différents paliers scolaires. Une exposition sur les zones humides a été organisée ainsi qu’une opération de reboisement de 200 arbustes. Cette sortie a permis aux élèves de voir de près les oiseaux migrateurs de ce lac. Par ailleurs, le lac d’El Magtaa situé à Mers El Hadjaj, est parmi les zones humides classé dans le cadre de la convention Ramsar à Oran. Ce lac s’étend sur une superficie de plus de 44.000 hectares dans les wilayas de Mascara, Oran et Mostaganem. Lors d’une sortie que nous avons effectuée sur place avec la Conservation des forêts dans le cadre du recensement hivernal des oiseaux migrateurs, ce lac est menacé par plusieurs dangers liés à l’homme notamment les rejets industriels, le surpâturage et la pêche non réglementés.
Le chef de service de la protection de la faune et la flore au sein de la Conservation des forêts de la wilaya, Mohamed Chami, nous a affirmé lors de cette sortie, que malgré cette situation, le nombre d’oiseaux était stable par rapport à l’année dernière. Cette sortie a permis de voir de près quelques espèces d’oiseaux protégés et non protégés notamment des foulques, des canards, le balbuzard pécheur et les flamands roses. Cette sortie a permis de voir toute la splendeur de cet endroit naturel qui est parmi les plus importants sites d’hivernage des oiseaux migrateurs dans le nord du pays, «les oiseaux migrateurs passent 80% de leurs vies sur l’eau» dira Mohamed Chami, qui a affirmé que cette opération de recensement s’effectue annuellement du 12 au 31 janvier. A bord d’un véhicule tout terrain de la Conservation des forêts, l’opération de recensement s’est effectuée des deux côtés du lac séparé par la RN11 menant Oran à la wilaya de Mostaganem. Si au début de notre sortie nous n’avons pas aperçu beaucoup d’oiseaux, en avançant sur le lac jusqu’au périmètre de la wilaya de Mascara non loin de Sidi Masmoudi, les espèces d’oiseaux ont été observées par Mohamed Chami et Chafi Allah Benammar président d’une association de la protection des espèces ornithologiques à Oran. Ce dernier, a affirmé que la situation des oiseaux à Oran, est «catastrophique à cause des rejets d’eaux usées et la pollution, le nombre d’oiseaux dans quelques régions est stable actuellement, mais ça risque de se dégrader davantage» dira notre interlocuteur. Lors de notre sortie, nous avons rencontré également, un amoureux de la nature membre de l’association de chasse du village de Djefafla à Mers El Hadjaj qui fournit d’énormes efforts pour préserver cet endroit en essayant de faire face aux agressions commises pour nuire à l’équilibre écologique de ce lac. Ce dernier, a loué un engin pour ouvrir un Oued du côté de la wilaya de Mascara dans le cours a été obstrué pour que l’eau soit utilisée pour l’irrigation des terres agricoles avoisinantes. Ce jeune a intervenu pour permettre d’ouvrir ce oued afin d’éviter le desséchement du lac d’El Magtaa dont l’eau se déverse en pleine mer non loin de la station de dessalement de la région. Nous avons constaté également, que plusieurs éleveurs de bétail portent atteinte à cet endroit protégé à cause du surpâturage dans les zones environnantes de ce lac qui ne dispose même pas d’un poste d’observation et qui est malheureusement laissé à l’abandon, heureusement que la Conservation des forêts de la wilaya d’Oran, tente tant bien que mal de préserver cet endroit ainsi que la conscience de quelques jeunes qui œuvrent pour protéger les espèces d’oiseaux migrateurs et signaler chaque dépassement. Pour rappel, le ministère de l’Environnement et des énergies renouvelables a alloué une enveloppe de 100 millions DE DA pour la réhabilitation du site Dhayet Morsli en 2019, situé dans la commune de Sénia (au sud d’Oran). La zone humide, dite la «Sabkha d’Oran», s’étendant sur une superficie de 50 hectares, bénéficiera d’un projet de réhabilitation qui permettra d’en faire un site de loisirs, d’éco-tourisme, de pratique sportive et de recherche scientifique, a souligné Mme Daho. La Sabkha d’Oran accueille plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs qui viennent hiverner et même se reproduire, comme le flamant rose. Elle sera ainsi valorisée et préservée grâce à plusieurs actions. Le projet dont l’étude de réalisation a été faite en 2011, comporte plusieurs volets dont le bornage du site, la clôture des zones de nidification des oiseaux migrateurs, la réalisation d’une piste cyclable et d’un observatoire d’oiseaux.
Fethi Mohamed