Il est entendu que la batterie de mesures prises par les pouvoirs publics et qui avaient pour principale mission de prévenir et lutter contre le Covid-19, ont nécessairement un impact certain et direct sur l’activité économique et partant, sur le marché national de l’emploi.
Le gouvernement a choisi la voie du dialogue avec ses partenaires sociaux pour préparer l’après-épidémie. C’est donc officiel et cela répond à la volonté du président de la République, l’exécutif ne fera pas cavalier seul dans la prochaine épreuve qui s’annonce plus difficile encore que la gestion de l’épidémie du Covid-19. Cette approche nouvelle, faut-il le souligner, a été clairement spécifiée dans la correspondance adressée à tous les membres du gouvernement par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Il y est fait état de concertations sectorielles qu’il va falloir initier avec les organisations patronales et les syndicats liés à chaque département ministériel. L’objectif de la manœuvre : évaluer et contenir l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’entreprise et la vie économique. Dans sa missive, M.Djerad instruit les ministre de «procéder, en application des instructions du Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, chacun dans son domaine d’activité, à une consultation avec les organisations patronales et les syndicats des travailleurs activant dans le monde économique, autour de la problématique de l’atténuation des effets induits par les mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus, prises par l’Etat». C’est on ne peut plus clair.
Il est entendu que la batterie de mesures prises par les pouvoirs publics et qui avaient pour principale mission de prévenir et lutter contre le Covid-19, ont nécessairement un impact certain et direct sur l’activité économique et partant, sur le marché national de l’emploi. L’un dans l’autre, cette situation interpelle tout le monde et renvoie impérativement vers une «solidarité nationale d’envergure», avec l’objectif assigné de maintenir l’activité économique. Ce qui garantira la préservation de l’emploi. Il va de soi que les concertations qu’initieront les ministres permettront à l’Etat de prendre les bonnes mesures de régulation.
Il convient de souligner et l’instruction du Premier ministre en fait état, le dialogue avec les partenaires sociaux du gouvernement devra prendre en compte les différentes mesures déjà mises en œuvre par les pouvoirs publics «dans les domaines bancaire, fiscal, parafiscal et des marchés publics, l’effort commun devra s’orienter d’abord sur l’évaluation, par secteur d’activité, des impacts de la crise sanitaire sur la situation financière et de l’emploi des entreprises», précise le Premier ministre dans sa correspondance.
Dans la même missive, il est fortement recommandé à ce que la concertation soit orientée «sur le maintien de l’activité économique dans le strict respect des mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus ainsi que la prise de mesures pour la survie des entreprises impactées et la préservation de l’outil national de production et de réalisation». On aura deviné le souci premier de l’exécutif qui consiste à ne pas subir une grave dépression économique après la vague épidémique.
Le Premier ministre évoque dans sa correspondance, un troisième objectif assigné au dialogue. Il s’agira donc de définir «les modalités de mobilisation et de gestion de la sphère économique face à cette conjoncture exceptionnelle que traverse le pays, afin de sauvegarder l’emploi et préparer la reprise de la croissance». Une mission délicate, mais à portée des acteurs économiques et syndicaux, dans le cadre d’un dialogue sincère et sérieux.
Le temps n’étant pas le meilleur allié du gouvernement en ces temps de double défi sanitaire et économique, les ministres sont tenus, au terme de la correspondance qui leur a été transmise, d’organiser cette concertation «dans les plus brefs délais». Les recommandations revêtant un caractère urgent, devront être déposées sur le bureau de Abdelaziz Djerad avant le 23 avril en cours. Un sprint intense, en perspective, pour l’ensemble de l’équipe gouvernementale.
Anissa Mesdouf
Anissa Mesdouf