Les citoyens qui placent beaucoup d’espoir dans le nouvel exécutif pour rendre effective la lutte contre la bureaucratie et la corruption, aspirent à une dynamique économique et politique assez forte pour éviter au pays une récession qui lui ferait faire plusieurs pas en arrière.
Attendu depuis plusieurs jours par l’opinion nationale, les milieux d’affaires nationaux et étrangers, ainsi qu’un grand nombre d’observateurs et d’institutions internationales, le plan d’action du gouvernement a enfin atterri sur le bureau du président de la République. Il fera l’objet d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres qui aura lieu aujourd’hui. «Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, présidera, jeudi 6 février 2020, une réunion extraordinaire du Conseil des ministres pour l’examen et l’adoption du Plan d’action du Gouvernement, en prévision de sa présentation à l’Assemblée populaire nationale (APN) et au Conseil de la Nation, conformément à la Constitution», a annoncé la présidence de la République, dans un communiqué rendu public, hier.
Cette présentation constitue le coup d’envoi effectif de l’action du gouvernement proprement dite. L’on saura les grands axes du programme politique, économique et culturel de l’exécutif. Il faut dire que la formation du gouvernement a déjà donné un aperçu de ce que sera son action sur le terrain, à travers la création des ministères délégués et de secrétariat d’Etats sur des secteurs précis. L’on devine que le gouvernement a l’intention d’orienter son action sur les entreprises naissantes, au plan économique, de même que l’on s’attend à un programme spécial dédié à l’agriculture dans le sud du pays. Au plan éducatif, les nombreuses allusions directes aux conditions de scolarisation de la part du président de la République, annoncent certainement des mesures concrètes pour ce secteur.
Au chapitre social, le gouvernement a toutes les chances de prôner la continuité dans la politique de subvention et l’on voit mal une quelconque déclinaison en faveur d’une politique de subventions ciblées, dans le court terme. Outre ces aspects très visibles dans les diverses sorties du président de la République, les observateurs attendent les mécanismes qu’adoptera l’exécutif pour se déployer sur le terrain, de même que les priorités qu’il aura choisies en matière de stratégie économique. On aura retenu, à ce propos, la propension du président de la République en faveur de projets rapidement rentables et peu coûteux en investissement. Il reste que cela ne suffit pas pour avoir une idée précise sur les intentions réelles et profondes de l’exécutif en termes de développement économique.
Cela étant dit, il convient de souligner, tout l’intérêt pour le gouvernement de décliner sa feuille de route et la batterie de textes législatifs nécessaires à sa concrétisation. Les citoyens qui placent beaucoup d’espoir dans le nouvel exécutif pour rendre effective la lutte contre la bureaucratie et la corruption, aspirent à une dynamique économique et politique assez forte pour éviter au pays une récession qui lui ferait faire plusieurs pas en arrière.
En attendant cette dynamique, le gouvernement compte pour réaliser son plan d’action sur une rente pétrolière de moins en moins rémunératrice et des réserves de changes qui fondent comme neige au soleil. Mais, il a aussi l’effet d’entraînement que pourrait susciter des mesures positives contre la bureaucratie et une libération effective des investissements.
Yahia Bourit