lundi , 27 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Dans un discours devant ses pairs africains</span>:<br><span style='color:red;'>Le Président Tebboune acte le retour de l’Algérie en Afrique</span>

Dans un discours devant ses pairs africains:
Le Président Tebboune acte le retour de l’Algérie en Afrique

Sur la question du Sahara occidental, le président de la République a fait un constat sans fioriture et mis en évidence que «depuis la démission de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler, le processus de paix onusien est sur une voie semée d’embûches ».

Représentant l’Algérie au Sommet de l’Union africaine, le président de la République a prononcé un discours qui remet certaines pendules à l’heure et confirme les ambitions africaines de l’Algérie. En guise de démonstration de la volonté d’Alger de peser de tout son poids sur la destinée du continent noir, il y a la décision annoncée par le chef de l’Etat de créer une Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (ALDEC) à vocation africaine. Cette vocation continentale donnera à l’Algérie une réelle opportunité d’être au centre de l’Afrique. Elle aura pour principale mission «la concrétisation sur le terrain de notre volonté de renforcer l’aide, l’assistance et la solidarité avec les pays voisins, notamment les pays frères au Sahel», a indiqué le Président Tebboune. Elle touchera à tous les domaines d’activité et «sera dotée de tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de ses missions à travers la réalisation de projets concrets et utiles», insistera le chef de l’Etat. «L’Algérie ne saurait ignorer les pays frères et voisins, encore moins le continent africain dont elle est partie intégrante et le prolongement naturel. Cette africanité nous l’avons quelque peu occultée, ces dernières années, parce que focalisés sur nos affaires intérieures, mais nous sommes aujourd’hui résolus à y revenir, rapidement et fortement, dans le cadre renouvelé de l’Union africaine et au niveau des relations bilatérales», a affirmé le chef de l’Etat en guise de confirmation de la poursuite de sa politique africaine basée sur la solidarité.
Laquelle solidarité prendra tout son sens en raison de la volonté de l’Algérie d’assumer son rôle et contribuer au développement du continent africain. «Notre expérience réussie conforte notre conviction que le règlement des crises dans notre continent passe par la solution pacifique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale loin de toute immixtion étrangère», a souligné sans détour le président de la République, en faisant allusion à la tragique décennie vécue par l’Algérie dans les années 90. «Tout comme durant sa Guerre de libération nationale, l’Algérie a hautement apprécié, dans ces moments difficiles, la solidarité des pays africains frères et c’est pourquoi elle n’a jamais failli à ses engagements à l’égard de l’Afrique, même dans les périodes les plus dures de son histoire», a-t-il ajouté.
Cette posture, l’Algérie en fera une constante dans son action en direction de l’Afrique et le président de la République ne s’y trompe pas. «Nous continuerons à appuyer les initiatives tendant à résoudre les conflits, défendre les causes justes des peuples militant et combattant pour le recouvrement de leurs droits fondamentaux et l’exercice de leur droit à l’autodétermination, principalement la cause palestinienne», a-t-il souligné, annonçant que sur «tous ces fronts, l’Algérie n’a eu de cesse d’apporter sa contribution multiforme aux efforts consentis pour le rétablissement d’une stabilité durable en Afrique, en particulier au Sahel, que ce soit au niveau bilatéral ou par le biais de mécanismes tels que le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) ou l’Unité de Fusion et de Liaison (UFL) ou encore à travers le Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT)», a souligné le chef de l’Etat.
Sur la question du Sahara occidental, le président de la République a fait un constat sans fioriture et mis en évidence que «depuis la démission de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler, le processus de paix onusien est sur une voie semée d’embûches. J’ai d’ailleurs adressé, il y a quelques jours, une lettre au SG de l’ONU pour l’exhorter à hâter la désignation de son Envoyé personnel et à relancer le processus de règlement de la question du Sahara Occidental», a fait savoir le Président Tebboune, dans son allocution lors du 33ème Sommet de l’Union africaine (UA). Ce semi-échec dans le lourd dossier Sahraoui n’empêche pas Abdelmadjid Tebboune à «louer les réalisations majeures et la contribution efficiente de l’UA en matière de règlement des conflits et de consolidation de la paix aux niveaux continental et régional, mais aussi pour l’édification d’un système de sécurité collective, à travers la mise en place des cadres institutionnels des mécanismes de paix et de sécurité, en vue d’opérationnaliser les processus de règlement pacifique et de mettre fin aux crises».
Yahia Bourit