Sur la question de l’intervention de l’ANP en dehors des frontières nationales, M. Tebboune a précisé que «notre philosophie restera la même et ne changera jamais». Pour lui, «il s’agit simplement d’un retour à la normale», partant du principe que si l’ANP aura à participer à des opérations en dehors des frontières, cela se fera «sous le couvert de la Loi et de la Constitution et pour accomplir des missions pacifiques pour la défense de l’Algérie».
Les excès constatés dans certains commentaires sur la révision de la Constitution, relèvent des risques calculés. C’est en substance la pensée du président de la République pour ce qui concerne les «dérapages» qui ont émaillé les nombreuses sorties médiatiques consacrées à la question. Le chef de l’Etat qui a clairement souligné l’inviolabilité des constantes de la Nation, a estimé que les sorties de pistes de certains leaders politiques mal inspirés, étaient «prévisibles». Cela n’entame en rien son optimisme quant à l’aboutissement du chantier constitutionnel d’ici à la fin du mois en cours. Il a réitéré sa pleine confiance au Comité d’experts chargé de formuler des propositions sur la révision de la Constitution.
Dans ses déclarations, faites dans le cadre d’un entretien de presse qu’il a accordé aux médias nationaux, le chef de l’Etat a consenti la possibilité de la prolongation des délais de débat de la mouture de l’amendement constitutionnel. A ce propos, il a souligné que la conjoncture exceptionnelle que traverse le pays du fait de la pandémie du Covid-19, a fait que les délais se sont vus allongés. «Je ne pouvais maintenir le calendrier fixé dans ce cadre, au moment où les citoyens se soucient de leur santé face à la propagation de la Covid-19», ajoutant que «de telles décisions cruciales nécessitent du temps», a-t-il dit. Il a rappelé qu’initialement, il était question de soumettre le projet de révision de la Constitution, en juin au Parlement, avec dans la foulée un référendum populaire sur la nouvelle Constitution. Il révélera que la Présidence de la République continue à recevoir les propositions dont le nombre a déjà atteint 1.500. La fin du mois de juin constituera le délai final pour déposer les observations des uns et des autres.
Sur la question de l’intervention de l’ANP en dehors des frontières nationales, M. Tebboune a précisé que «notre philosophie restera la même et ne changera jamais». Pour lui, «il s’agit simplement d’un retour à la normale», partant du principe que si l’ANP aura à participer à des opérations en dehors des frontières, cela se fera «sous le couvert de la Loi et de la Constitution et pour accomplir des missions pacifiques pour la défense de l’Algérie».
Outre cette question essentielle, le chef de l’Etat a abordé l’ensemble des sujets qui font l’actualité en Algérie et dans le monde. L’on retiendra globalement sa ferme volonté de faire de la transparence son mode de fonctionnement à l’effet de rétablir la confiance entre le citoyen en son Etat. Laquelle confiance sera renforcée à travers la sauvegarde de la classe moyenne et les classes populaires. Assurant que les Algériens de ces catégories sociales ont été les plus affectés par les différents problèmes qu’a connus le pays depuis 1988, particulièrement pendant les années du terrorisme, et la dégradation de la situation économique qui s’en était suivie, le chef de l’Etat a mis en avant le programme de logement location-vente (AADL), comme l’exemple de cette volonté de soutenir les classes moyennes et populaires.
Pour ce qui est de la situation sanitaire, le Président Tebboune a souligné a minimisé l’incidence financière, estimant que «sur le plan financier, il n y a pas eu un impact considérable car nous avions pris nos précautions». Affirmant que l’Etat n’abandonnera pas les jeunes chômeurs, il révélera que «la politique de solidarité nationale sera maintenue et aucun citoyen ne sera lésé».
Sur la question des relations algéro-françaises, le chef de l’Etat a précisé que l’Algérie et la France «sont deux grands Etats, en Afrique pour l’un et en Europe pour l’autre, qui ont des intérêts communs les obligeant à travailler ensemble, mais cette bonne intention se heurte parfois à des tentatives de lobbies de susciter des conflits, et par conséquent de nuire à ces intérêts».
Concernant la crise libyenne, justement, le président de la République a indiqué que «l’Algérie est très peinée pour la situation dans laquelle se trouve ce pays frère, car elle a vécu pareilles tragédies et sait comment s’en sortir». Réitérant que «la solution pour la Libye ne saurait être militaire», il a rappelé que l’Algérie se tient à équidistance de l’ensemble des parties et est disposée à aider à mettre un terme à la crise et à l’effusion de sang. «Le sang qui coule en Libye est bel et bien celui des Libyens et non de ceux qui y mènent une guerre par procuration», a-t-il déploré estimant que «quel que soit le nombre de victimes, le retour à la table des négociations est impératif, d’où la nécessité de les engager».
Yahia Bourit