Plusieurs tentatives de construction de baraques illicites, premiers germes d’un futur bidonville, ont été ces derniers temps, mises en échec par les services de la Wilaya et des APC concernées, appuyées par les forces de police. A Sidi El Houari, les squatteurs de vieux immeubles menaçant ruine et évacués après relogement des habitants, reviennent à la charge, encouragés semble-t-il par l’ambiance, réelle ou supposée, de l’impunité qui serait observée en cette difficile conjoncture politique et sociale que traverse le pays. Un peu partout à Oran, comme sans doute ailleurs, la date du 12 décembre, jour de vote pour les élections présidentielles, est considérée comme une échéance à ne pas dépasser pour s’inscrire au registre des mal-logés ou des sans abris présumés qui n’hésitent devant rien pour accéder au logement neuf.
Selon un responsable élu de la Délégation Communale de Sidi El Houari, pas moins de quatre tentatives de squat de bâtisses menaçant ruine ont été enregistrées ces derniers jours. Des immeubles évacués il y a quelques temps après relogement des occupants, mais qui tardent à être démolis pour différentes raisons techniques et administratives. Même l’enceinte du Forum Mohamed Boudiaf n’a pas été épargnée par ces «assauts » répétés de squatters venus de divers horizons, et même de wilayas lointaines. Tant il est vrai, estiment les observateurs avertis, que la capitale de l’Ouest s’est forgée la réputation de «grande distributrice» de logements à travers des programmes de relogement des occupants d’immeubles à risque d’effondrement et des nombreux bidonvilles.
Par ailleurs, l’idée, très répandue, laissant entendre que l’administration locale concernée, ne maîtrise nullement ni les flux de déplacement des populations, ni la composante des occupants de bidonvilles, ni les dates précises d’installation des familles dans ces conditions précaires, ni même les paramètres permettant un recensement juste et fiable des familles à reloger, ne pouvait, avec le temps, qu’accentuer l’anarchie, voire le chaos qui ne cesse de marquer ce sensible dossier du relogement. Sans parler du laxisme sans borne affiché par bon nombre d’élus et de fonctionnaires communaux qui, pour différentes raisons, ferment l’oeil et préfèrent éviter d’intervenir pour mettre en échec des candidats au squat d’immeubles en ruine ou à la construction de baraques illicites.
Il suffit, pour s’en convaincre, de constater que le premier responsable de la Wilaya à pu lui-même découvrir au hasard de ses sorties, des débuts de construction de bidonville qu’il a aussitôt fait avorter. Mais un Wali ne peut évidemment pas remplacer tous les Maires et tous les gestionnaires municipaux en charge de ce dossier. Alors qui peut dire combien d’amorces de constructions illicites seraient aujourd’hui en cours à travers le territoire de la wilaya ?
Par S.Benali