Le Sahara Blend, le brut algérien, n’a pas résisté aux fluctuations du marché international et a été impacté toute au long de l’année 2019 par d’autres facteurs générés par la guerre commerciale sino-américaine.
Son prix, sur le marché mondial, a connu une baisse dont l’origine a un rapport avec le ralentissement de la demande sur les marchés internationaux, sous l’effet notamment de la guerre commerciale.
Ainsi, selon le dernier rapport, établi chaque mois par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), les cours du brut algérien, le Sahara Blend, ont perdu près de sept dollars en 2019, s’établissant à 64,49 dollars le baril. Dans ce cadre, le rapport mensuel de l’OPEP indique, comme détail, que la moyenne annuelle des prix du brut algérien est passée de 71,44 dollars/baril en 2018 à 64,49 dollars en 2019, soit une baisse de 6,95 dollars/baril (-9,72%).
Pour ce qui est du classement des bruts ayant plus de valeur en matière de prix sur le marché international, le Sahara Blend arrive en sixième position.
« Le Sahara Blend a été le sixième brut le plus cher en 2019, après l’Angolais Girassol (66,11 dollars/baril), le Guinéen équatorial Zafiro (65,74 dollars/baril), le Nigerian Bonny light (65,63 dollars/baril), le Saoudien Arab light (64,96 dollars/baril), et l’Emirati Murban (64,72 dollars/baril) », détaille le rapport de l’Opep.
Ce dernier explique dans ce sillage la manière par laquelle le prix du Sahara Blend, pétrole référent algérien, a été calculé. Ainsi, le prix du brut algérien, explique le rapport de l’Opep, est établi en fonction des cours du Brent, brut de référence de la mer du Nord, côté sur le marché de Londres avec une prime additionnelle pour ses qualités physico-chimiques appréciées par les raffineurs.
Ensuite, le rapport de l’Opep rappelle la série de circonstances ayant fait leurs effets sur les prix du pétrole en général et du Sahara Blend en particulier.
La même source précise que « la baisse du Sahara Blend intervient dans un contexte de repli général des prix au marché pétrolier mondial en 2019. Le prix moyen du panier de l’Opep a baissé de 5,74 dollars (-8,2%) par rapport à 2018, pour s’établir à 64,04 dollars/baril. Il s’agit du niveau le plus bas en trois ans pour le panier de l’Opep ». Le rapport a indiqué que le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, qui a contribué à affaiblir l’économie mondiale et à ralentir la croissance de la demande de pétrole en 2019, a exercé une pression sur les prix du pétrole.
L’apport du schiste américain a laissé aussi son impact sur le marché du pétrole, puisque sa production a augmenté plus que la croissance de la demande mondiale de pétrole au cours de l’année, a également pesé sur les prix du pétrole.
Toutefois, le prix du pétrole algérien, sur le mois de décembre seul, a progressé de 4,24 dollars pour atteindre 68,10 dollars/baril contre 63,96 dollars en novembre.
Pour expliquer cette hausse du dernier mois de l’année écoulée, le rapport indique qu’elle est liée à l’optimisme affiché fin 2019 quant aux perspectives des fondamentaux du marché pétrolier, à la suite de l’apaisement des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et de la poursuite des efforts de stabilisation du marché menés par l’Opep et ses alliés.
«Ces évolutions ont tiré le prix du panier de l’Opep à la hausse pour atteindre en décembre 66,48 dollars le baril, le prix le plus élevée depuis avril 2019 », détaille la même source.
Pour ce qui est de la production algérienne en pétrole durant l’année 2019, le rapport a affirmé qu’elle «a atteint 1,023 million de barils par jour (Mbj), soit une légère baisse de 17.000 barils par rapport la production moyenne de 2018 (1,040 Mbj) ».
S’agissant d’autres pays membres de l’Opep, leur production en 2019 a avoisiné 29,860 Mbj contre 31,860 Mbj en 2018, selon des sources secondaires.
La même source a rappelé l’accord qui stipule que les membres de l’Opep et non-Opep baissent leur production.
« Globalement, les pays de l’organisation ont produit 29,860 Mbj en 2019, contre 31,860 Mbj en 2018, selon des sources secondaires. Ainsi, l’Opep a retiré effectivement du marché 2,004 millions des marchés internationaux, en application de l’accord de baisse signé avec dix producteurs non-membres de l’Organisation, à leur tête la Russie. Sur le mois de décembre seul, l’Opep a produit 29,444 Mb, en baisse de 161.000 barils/jour comparativement à novembre », détaille le rapport.
Pour les prévisions de l’année 2020, «l’Opep a révisé à la hausse la croissance de la demande de pétrole de 0,14 Mbj par rapport aux estimations du mois précédent. La croissance devrait s’établir à 1,22 Mbj, reflétant principalement une amélioration des perspectives économiques pour 2020. En conséquence, la demande mondiale totale de pétrole devrait passer de 99,77 Mbj en 2019 à 100,98 Mbj en 2020, selon le rapport mensuel de l’Opep », a conclu le rapport.
Samir Hamiche