jeudi , 23 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Coronavirus </span>:<br><span style='color:red;'>Le traitement à domicile «difficilement applicable» en Algérie </span>

Coronavirus :
Le traitement à domicile «difficilement applicable» en Algérie 

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a écarté l’éventualité de traiter les patients atteints du coronavirus à domicile, une voie déjà envisagée dans quelques pays pour désengorger les hôpitaux.

Intervenant, jeudi dernier, à l’APN et en réponse à une question d’un député lors du débat autour du projet de loi portant règlement budgétaire pour l’exercice 2017, initié par la Commission des Finances et du Budget, le ministre a expliqué les raisons de la difficulté à appliquer les soins contre le Covid-19 à domicile.
Selon M. Benbouzid, cette difficulté est due à des contraintes sociales propres aux familles algériennes à cause du nombre de leurs membres et l’exigüité de leurs demeures.
«Le traitement à domicile des cas confirmés de coronavirus est difficilement applicable en Algérie en raison des contraintes sociales propres aux familles algériennes, ces dernières étant souvent nombreuses en sus de l’exigüité de leurs habitations», a-t-il expliqué, affirmant que des pays étrangers l’ont appliqué car les conditions sociales le permettent.
Le ministre a affirmé dans ce cadre que l’Etablissement public spécialisé (EPS) de Birtraria à El-Biar (Alger) a appliqué ce type de traitement en suivant les malades au niveau des structures hospitalières, l’Etat contribue à soulager les familles» pour la prise en charge de leurs proches atteints du virus.
Pour ce qui est des enquêtes épidémiologiques, le ministre a affirmé que les enquêtes ont concerné Sétif en premier lieu à cause du nombreux cas enregistrés dans la wilaya.
Par ailleurs, le ministre a plaidé pour «la prise en charge de patients étrangers, issus de pays frontaliers, dans des structures de santé algériennes, de sorte à engranger des rentrées en devises», a-t-il soutenu.
Tous les moyens préventifs et médicaux disponibles dans les hôpitaux
Dans un autre cadre, M. Benbouzid a affirmé, concernant les efforts visant à améliorer la prise en charge des citoyens, que les polycliniques bénéficient, à l’avenir, des «mêmes moyens» que les Centres hospitalo-universitaires (CHU) afin de permettre aux citoyens de s’y soigner «correctement».
Il a estimé que le secteur de la santé souffre de l’absence d’évaluation» des différents actes médicaux et de gestion.
Évoquant la prise en charge des patients du coronavirus, le ministre a affirmé que tous les moyens préventifs et médicaux avaient été garantis pour la prise en charge «adéquate» dans les différents hôpitaux du pays.
À une question sur les raisons inhérentes au retard accusé dans la réalisation de certains projets de santé dans plusieurs wilayas, M. Benbouzid a avancé le chiffre de projets concernés.
Il s’agit de 51 centres affectés, au niveau de 15 willayas, à la mise en quarantaine des citoyens rapatriés de l’étranger et de la mise en place d’un comité scientifique chargé du suivi de l’évolution de l’épidémie.
Dans ce cadre, le ministre a évoqué le travail effectué par le comité qui «a efficacement contribué au développement des traitements, au soutien de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie et à l’augmentation du stock des moyens préventifs et médicaux, à l’instar des tests de dépistage, des médicaments ou encore des masques », a-t-il dit. Il a par ailleurs, avancé le chiffre de 16 millions de masques qui ont été stockés, insistant sur leur disponibilité. Il a affirmé que de nombreux secteurs continuent actuellement à produire plus de 2 millions de masques/jour, des masques conformes aux normes sanitaires à mettre à la disposition des citoyens à un prix raisonnable.
Pour ce qui est des capacités du pays dans le volet de réanimation, le ministre a avancé le chiffre de 6000 lits qui ont été mobilisés au début de l’épidémie et seuls 17% ont été utilisées, annonçant l’ouverture de 26 centres de dépistage sur l’ensemble du territoire national.
Par ailleurs, un appel a été adressé aux citoyens par M. Benbouzid afin qu’ils respectent les gestes barrières, à l’exemple de la distanciation sociale, l’hygiène et le port du masque, se félicitant des bons résultats des soins et du traitement prescrit, qui ont permis une baisse du nombre de décès de 30 à moins de 10 par jour.
Il a appelé à suivre les orientations de l’OMS afin d’améliorer les méthodes et du niveau des soins et de s’informer sur les plus importantes données relatives à la pandémie en vue d’endiguer sa propagation pour en finir avec ce virus et lever totalement le confinement dans les différentes wilayas du pays.
Evoquant le déconfinement, il a affirmé que plusieurs secteurs ont lancé des démarches et consenti des efforts pour élaborer des protocoles sanitaires pour une reprise des différentes activités économiques, sociales et culturelles.
S’agissant des préoccupations dans quelques wilayas et à propos ses projets de santé en cours de réalisation dans les wilayas de Djelfa et de Laghouat, le ministre a annoncé la pose prochaine de la première pierre pour la réalisation d’un Centre anti cancer (CAC) à Djelfa, ainsi que l’inauguration prochaine d’un nouvel hôpital dans la région de Birine dans la même wilaya.
Il a affirmé, par ailleurs, que cinq projets sont en cours de réalisation dans la wilaya de Laghouat. Il s’agit d’un établissement hospitalo-universitaire (EPH) d’une capacité de 240 lits, un CAC de 160 lits, un Etablissement hospitalier spécialisé Mère-Enfant, ainsi qu’un hôpital psychiatrique de 120 lits, pour couvrir les besoins sanitaires dans la wilaya et les régions environnantes.
Ces projets enregistrent, pour la plupart, un taux d’avancement de 60 à 90%, et dont l’inauguration devrait intervenir entre fin 2020 et début 2021, après leur dotation en équipements médicaux indispensables.
M. Benbouzid a affirmé enfin qu’un décret exécutif est élaboré au niveau du Secrétariat Général du Gouvernement pour examiner la promotion de l’Ecole Nationale de Formation Paramédicale de Laghouat en institut supérieur.
Samir Hamiche