mardi , 21 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Procès du montage automobile et financement de la campagne électorale</span>:<br><span style='color:red;'>Les accusés nient tout en bloc</span>

Procès du montage automobile et financement de la campagne électorale:
Les accusés nient tout en bloc

Lors de l’audience d’hier, c’était au tour de l’ancien ministre de l’Industrie Mahdjoub Bedda, celui des Transports Abdelghani Zaalane, l’ancienne wali de Boumerdes Yamina Zerhouni, les hommes d’affaires Hassan Larbaoui, Mazouz Ahmed et Fares Sellal, de répondre aux questions des juges.

Le deuxième jour du procès en appel des affaires liées au montage automobile et au financement occulte de partis politiques et de la campagne électorale pour la présidentielle d’avril 2019, n’a pas réservé de grosses surprises, en ce sens que la Cour de justice d’Alger n’a pas été témoin d’une révélation que l’on ne savait pas lors du jugement en première instance de ces deux affaires. Il faut dire, à ce propos, que l’essentiel des déclarations remarquables a été fait lors de la première journée qui a vu les deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, tenter une stratégie de défense impliquant directement les directives qui émaneraient de la présidence de la République. L’ex-ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi, s’est tenu à sa ligne de défense, espérant une relaxe ou tout au moins une réduction de peine.
Lors de l’audience d’hier, c’était au tour de l’ancien ministre de l’Industrie Mahdjoub Bedda, les hommes d’affaires Hassan Larbaoui, Mazouz Ahmed et Fares Sellal, de répondre aux questions des juges. Ainsi, Mahdjoub Bedda a rejeté toutes les accusations retenues contre lui, soutenant avoir «trouvé le ministère dans un état catastrophique et subi des pressions après avoir mis fin aux fonctions de 13 cadres de son département».
L’ex-ministre a également «nié» avoir octroyé des agréments à des opérateurs activant dans le montage automobile, ajoutant que le dossier de l’opérateur Larbaoui «a été examiné avant sa nomination à la tête du secteur».
Pour ce qui le concerne, l’opérateur dans le domaine de montage automobile, Mazouz Ahmed, dit n’avoir pas versé les «39 milliards dans le cadre du financement de la campagne électorale de l’ancien président» dans le but de bénéficier des avantages et des facilitations. Il a, dans la foulée, exclu toute relation de partenariat avec le fils de Abdelmalek.Sellal, Fares Sellal, affirmant que ce dernier n’était rien d’autre qu’un client de son entreprise. L’autre homme d’affaire poursuivi dans les deux dossiers, à savoir Hassan Larbaoui, patron de la marque Kia Algérie, il a, lui aussi, rejeté l’accusation, selon laquelle, il a donné de l’argent en contrepartie d’avantages et des facilitations de la part du ministère de l’Industrie, lorsque l’ancien ministre Abdeslam Bouchouareb était à la tête du département. Larbaoui, soutient comme argument de défense qu’il détenait un registre de commerce dans le domaine depuis 2013. De son côté, Fares Sellal a nié en bloc toutes les charges retenues contre lui, s’interrogeant sur «les raisons derrière son accusation d’incitation».
L’audience s’est poursuivie l’après-midi par l’audition de l’ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaalane qui a déclaré qu’il avait été chargé par le conseiller du président déchu, Said Bouteflika, de gérer la campagne électorale de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, affirmant avoir rejoint la permanence de la campagne le 5 mars 2019, avant de la quitter le 11 du même mois, date du retrait de Bouteflika de la course aux élections. Il a aussi nié avoir participé à tout financement de cette campagne, reconnaissant néanmoins, avoir eu connaissance de la liste de ceux qui ont participé à ce financement. «Je n’ai ouvert aucun compte, ni signer aucun chèque ou eu une quelconque relation avec l’un de ceux qui avaient financé cette campagne. Tous les financements se sont arrêtés totalement la première semaine du début du hirak».
L’ancienne wali de Boumerdés, Noria Yamina Zerhouni, a quant à elle, rejeté en bloc toutes les accusations portées contre elle, affirmant qu’elle n’a octroyé aucune parcelle de terre et que toutes les lacunes constatées quant à la régulation de ces dernières était due à l’incompétence des cadres chargés de la régulation de la situation de ces terres. Il y a lieu de rappeler que, ce procès est intervenu dans un contexte politique plus apaisé que lors de la première instance, le 10 décembre 2019. On se souvient qu’à l’issue du premier procès, l’ancien ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, par contumace, à 20 ans de prison ferme, avec émission d’un mandat d’arrêt international à son encontre, les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia à une peine de 15 ans de prison ferme avec confiscation de tous ses biens et Abdelmalek Sellal, à une peine de 12 ans de prison ferme, des anciens ministres Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda à une peine de 10 ans de prison ferme pour chacun d’eux.
Ont été condamnés également, l’ancienne ministre et wali Nouria Yamina Zerhouni à une peine de 5 ans de prison ferme, les hommes d’affaires Ahmed Mazouz à une peine de 7 ans de prison ferme avec confiscation des fonds saisis, Hassan Larbaoui à une peine de 6 ans de prison ferme avec confiscation des fonds saisis et Mohamed Bairi à une peine de 3 ans de prison ferme.
Le fils de l’ancien Premier ministre, Fares Sellal, a été condamné, quant à lui, à une peine de 3 ans de prison ferme. À l’heure où nous mettons sous presse, le procès se déroulait encore.
Yahia Bourit