mercredi , 7 juin 2023

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Les Arabes, les « révolutions » et la zone de libre échange

On disait que les Arabes avaient quelques siècles de retard sur les occidentaux. On le dit toujours, soit dit en passant, et on le réaffirme avec d’autant plus de conviction que les révoltes, que les arabes aimaient un temps qualifier de révolutions, font penser à la fin du dix huitième siècle en Europe où les peuples se sont soulevés pour réclamer plus de droits. Alors, ils ont pris les armes contre leur gouvernants et ça a donné un petit carnage qui a duré plus d’un siècle, avant de déboucher sur la suprématie de l’économie de marché capitaliste qui a secrété deux grandes guerres où pas mal d’arabes y ont laissé la vie.
Ceux qui s’amusent à trouver des similitudes entre les Arabes d’aujourd’hui et les Européens d’avant, prédisent donc un siècle de carnage et deux grandes guerres. Et c’est, soit disant, pour éviter tout cela que la France a envoyé ses avions en Libye et que les Etats-Unis font tout pour provoquer l’implosion du Yémen, de la Syrie et de la Libye.
Il suffisait, pensent les occidentaux, de supporter quelques bavures ici et là, fermer les yeux sur la mainmise franco-américaine sur les richesses énergétiques de la région, attendre patiemment que le capitalisme de marché prenne racine… Le problème est que si nous faisons le compte, pour parvenir à un niveau de vie, de dignité et de prospérité souhaité par tous les « Révolutionnaires» arabes du troisième millénaire, l’attente va durer un siècle au moins.
Les pays arabes, de leur côté, en tout cas, ceux qui ont échappé au vent destructeur des «révolutions» ont mis en place une zone arabe de libre échange. L’on aura noté au passage que quelques détails importants ont échappé aux penseurs arabes. Pourtant, ils savaient bien qu’ils n’on jamais été des champions de la production industrielle et que sur le Starting bloc des Nations qui comptent profiter de l’opportunité, on retrouve assez peu de pays, à l’image de la Tunisie, un peu l’Egypte et accessoirement le Maroc. L’Algérie est aussi comptabilisée sur cette liste grâce à son embryon de complexe industriel de transformation, dans l’électronique, l’agroalimentaire et l’électroménager. Et comme par hasard, ce sont présentement des régimes en voie de démocratisation.
La ZALE pourrait donc être un outil d’émancipation économique. Mais dans un marché de libre échange, il existe un acteur clé : l’importateur. Ce genre de personnage existe en centaines de milliers d’exemplaires dans la région. C’est un tueur d’industrie. Avec les importateurs, toutes les révolutions sont à jeter à la poubelle. D’ailleurs, plusieurs années après la mise en place de la ZALE, le résultat est sous nos yeux. Point de complexe d’aucune nature, dans aucun des pays en voie de démocratisation…
Par Nabil.G