Les spécialistes de la santé appellent à éviter le relâchement en ce qui concerne l’application des mesures de prévention et de protection contre la Covid-19 en dépit de la baisse des contaminations.
Alors qu’une tendance baissière des cas du coronavirus est enregistrée ces derniers jours en Algérie, les professionnels insistent sur l’impératif de continuer à respecter les mesures barrières et de ne pas baisser la garde. C’est le plaidoyer du porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus, Dr Djamel Fourar, qui a indiqué dans une déclaration à l’APS que le virus «sévit toujours» malgré le recul du nombre de cas. Celui qui occupe aussi le poste directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé a indiqué que le pic des contaminations a été atteint en novembre dernier, précisant que, ces derniers jours, le nombre de cas n’a pas dépassé les 500 par jour, toutefois, il faut continuer à appliquer les mesures préventives.
«Même si le pic a été atteint en novembre et que nous observons, ces dernières semaines, un recul relatif du nombre de cas, passé sous la barre des 500 par jour, il faut continuer à respecter les mesures barrières et ne pas céder au relâchement car le virus sévit toujours», a-t-il prévenu.
Le responsable a indiqué que l’occupation de lits a connu aussi une baisse, affirmant que «5.000 lits étaient actuellement occupés contre 12.000 en juillet». Il a indiqué que la tendance à la baisse a permis d’alléger la pression à laquelle étaient soumis les hôpitaux et les personnels de santé depuis l’apparition de l’épidémie.
Quant aux statistiques des décès, il a indiqué que ces derniers jours le nombre de décès se situe entre 8 et 9 par jour contre 20 décès par jour en novembre dernier.
Expliquant les facteurs ayant aidé à porter à la baisse le nombre des contaminations, le Dr Fourar a évoqué les mesures de confinement mises en œuvre, d’une part, et à la prise de conscience de nombreux citoyens de l’importance du respect des mesures barrières, d’autre part, a-t-il estimé, insistant sur la nécessité de «continuer à appliquer ces mesures afin d’éviter une nouvelle vague comme c’est le cas dans certains pays européens».
Pour ce qui est de la situation sanitaire au niveau de l’hôpital CHU Mustapha Pacha, Pr. Kamel Hayel, chef de service Covid-19 au sein de cette structure a affirmé que l’établissement accueillait près de 400 personnes/jour, dont 200 cas positifs diagnostiqués via les tests de scanner, durant la première vague de la pandémie et l’apparition du virus en Algérie.
S’agissant des chiffres de la deuxième vague, le responsable a expliqué que l’établissement a enregistré une forte affluence des personnes âgées sur les consultations médicales par rapport à d’autres franges de la société qui évitent de faire un diagnostic en raison de «l’absence des symptômes, souvent minimes».
Selon lui, la hausse des contaminations en novembre dernier est due à la rentrée sociale et l’ouverture des activités commerciales et économiques, en sus du non-respect des mesures préventives, ce qui a conduit à une transmission de contamination, notamment parmi les personnes âgées, soulignant la baisse des cas admis au niveau du service durant les derniers jours (25-30 consultations par jour).
Il a indiqué que le virus «n’a pas disparu et il se peut qu’il y ait une troisième vague, à l’instar d’autres pays européens», appelant à cette occasion à la nécessité de faire preuve de vigilance.
Pour le Pr. Kamel Djenouhat, chef de service du laboratoire des analyses biologiques à l’Etablissement public hospitalier (EPH) de Rouiba, a, quant à lui, fait savoir que le taux d’occupation de lits s’est réduit de moitié durant les derniers jours après le recul des cas en décembre, imputant cette diminution à «l’application stricte des mesures préventives par les pouvoirs publics, d’une part, et la prise de conscience par les franges de la société».
M. Djenouhat a affirmé que la contagion peut être freinée grâce aux mesures de reconduction de la suspension du transport inter-wilayas, assurant que son établissement a accueilli durant les derniers jours 10 cas par jour contre 90 par le passé.
Concernant les chiffres liés au dépistage, M. Djenouhat a mis l’accent sur la nécessité de comptabiliser les analyses antigéniques, adoptées dernièrement, avec les résultats des tests PCR, afin de connaître le nombre réel des cas positifs enregistrés quotidiennement.
Samir Hamiche