Pour les habitants de la corniche oranaise, résignés malgré eux aux sempiternelles coupures en eau potable, les perturbations de ces jours-ci qui persistent depuis 12 jours maintenant, risquent d’avoir des conséquences fâcheuses sur leur santé, particulièrement en cette période de pandémie où le plus basique des gestes barrières, à savoir le lavage des mains, est recommandé.
Les réserves en eau étant épuisées, les bâches à eau, pour ceux qui en ont, taries à sec, l’affolement mais aussi la colère, gagnent les familles. D’une part, il faudra assurer un minimum d’hygiène sanitaire afin d’éviter de contracter le Covid-19, de l’autre, il faudra affronter les contraintes budgétaires imposées par les frais du mois de Ramadhan, pour s’approvisionner en eau potable auprès d’un camion citerne de 3.000 litres pour pas moins de 1200 Da. Sauf que rares sont les chefs de famille qui vont se permettre de se payer le luxe de commander un camion citerne pour s’approvisionner en eau potable dont la durée de consommation se limite au maximum à cinq jours, pour une famille peu nombreuse. Autrement dit, un relâchement sur le plan de l’hygiène corporelle, n’est pas du tout souhaitable par les temps qui courent, sous peine de conduire à une catastrophe sanitaire. L’absence d’eau courante dans les foyers, est le pire scénario que l’on puisse imaginer par ce temps de pandémie, au risque de faire abandonner aux citoyens, malgré eux, certains gestes barrière, dont celui essentiel du lavage et de l’entretien du domicile familial. Il faut rappeler que si depuis l’avènement de ce Covid-19, la majorité des familles algériennes a adopté les comportements adéquats pour éviter la contamination et la propagation du virus, le confinement obligatoire et nécessaire des premiers jours, décrété par les autorités sanitaires du pays, avait privé certaines activités mais aussi certains citoyens dont l’emploi était journalier, de rentrées plus ou moins substantielles pour prétendre engager des frais supplémentaires pour des opérations coûteuses et non prévues, tel que l’approvisionnement en eau potable. Au douzième jour de la perturbation, les conditions d’hygiène dans les foyers laissent à désirer, l’eau rationnée dans les jerricans et les fûts, n’offre plus la même sécurité sanitaire suite à sa longue exposition aux bactéries. Des explications qui en ressortent sur cette longue pénurie en eau potable qui survient, de surcroît, à un moment où s’annoncent des journées ensoleillées et chaudes, ce sont des travaux de réfection qu’opèrent les services concernés sur une partie défectueuse du réseau d’AEP.
Est-ce pour autant, qu’une commune comme Aïn El Türck, qui tire justement son appellation du fait de l’existence de nombreux puits et sources, arrive à manquer drastiquement d’eau potable pendant une si longue durée ? Et surtout qu’il n’existe pas de châteaux d’eau en nombre suffisant pour assurer une autonomie d’au moins un mois, notamment durant les périodes d’exception, comme le stipule le plan Orsec? Il faut avouer que le problème perdure depuis de très longues années et que peu de volonté a été affichée par les différents responsables au niveau de tous les secteurs pour apporter une solution définitive à cette problématique.
Karim Bennacef