Concernant la presse écrite, M. Belhimer a indiqué que sa régulation sera confiée au «Conseil national de la presse» à travers trois organes, à savoir : l’organe de l’éthique, de la déontologie et de la médiation, l’organe de la carte professionnelle et l’organe de Médiamétrie. Trois piliers, dédiés à normaliser le fonctionnement de la presse écrite.
Le parcours de la presse nationale est émaillé de victoire, mais aussi de douleur, de drame. Dans tout cela, les professionnels et les citoyens algériens retiennent le combat au quotidien que mènent des milliers de journalistes qui ont accompagné la marche de leur société dans la joie et les peines. A ce propos, le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Amar Belhimer, lui-même journaliste, n’a pas manqué, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse de rendre hommage à «la lutte et les sacrifices» des martyrs du devoir professionnel dans le secteur de la presse.
Dans un entretien accordé, samedi soir, à la Télévision nationale, M. Belhimer a évoqué la lutte des journalistes qui «remonte à l’époque de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre durant laquelle, des moudjahidines ont milité également par la plume en menant un combat médiatique retentissant, à travers le journal El Moudjahid et l’Agence Algérie Presse Service
(APS)». Le ministre n’omet pas d’ajouter que «la lutte s’est poursuivie pour la liberté d’expression et la pratique démocratique au prix de grands sacrifices consentis par les journalistes, dont plus d’une centaine, hommes et femmes, sont tombés en martyrs durant la décennie noire». De plus, M.Belhimer retient également le fait que «les journalistes ont été également au premier rang du Hirak béni qui a sauvé l’Etat de l’effondrement, avec l’accompagnement et la protection de l’Armée nationale populaire». La mission du ministre consiste certainement à poursuivre dans la conquête des libertés, mais aussi l’assainissement de la situation qui prévaut au sein de la profession. Pour ce faire, il affirme avoir identifié une dizaine de chantiers.
Le premier chantier concerne le «Consensus conceptuel pour une pratique sereine de la liberté de la presse», tandis que le deuxième porte sur la «garantie du droit à l’information dans un cadre pluraliste et la moralisation de la pratique journalistique», visant la régulation des pratiques favorisant le pluralisme et les échanges au sein d’une société démocratique, et ainsi faire face à la pensé unilatéraliste-totalitariste et autres dérives libéralistes.
Quant au troisième chantier, il s’agira de remplir le vide juridique marquant le secteur, nécessitant la révision de l’organisation de la presse écrite et électronique, de l’activité des chaînes TV privées, et des agences de conseil en communication outre la régulation de la publicité.
Concernant la presse écrite, M. Belhimer a indiqué que sa régulation sera confiée au «Conseil national de la presse» à travers trois organes, à savoir : l’organe de l’éthique, de la déontologie et de la médiation, l’organe de la carte professionnelle et l’organe de Médiamétrie. Trois piliers, dédiés à normaliser le fonctionnement de la presse écrite.
A côté de cette action en direction des journaux, le département de M.Belhimer entend procéder à la codification et à la régulation de l’activité des chaînes TV privées. Cette phase devient urgente, en raison, dira le ministre, du danger que représentent les contenus diffusés par certaines chaînes. Mais la décision stratégique reste leur domiciliation technologique au niveau du satellite algérien Alcomsat1.
Autre chantier de taille est l’organisation de la presse électronique qui «représente souvent un espace ouvert pour des intérêts étroits, des positions hostiles et des agissements négatifs visant à porter atteinte à la dignité et à l’honneur de l’autre et à la souveraineté des Etats en faisant de cet espace un champ de diffamation, de Fakenews et d’incitation à la violence sous toutes ses formes». L’objectif consiste à en faire un espace d’information respectable et soumis à la législation nationale.
Le quatrième chantier concerne, quant à lui, l’accélération de la transition finale vers la communication numérique. Et pour accompagner les efforts de l’Etat visant à rapprocher le citoyen de ses institutions, un autre chantier sera consacré à l’activation de la communication institutionnelle, alors que le sixième chantier porte sur l’extension du réseau de l’information de proximité pour renforcer la démocratie participative.
Les participants au 7e chantier se pencheront sur «la promotion de la formation et de la qualification. A cet effet, nous avons entamé la réactivation du fonds de ce chantier dans le cadre de la loi de finances complémentaires. Ce fonds est gelé depuis 2014».
Les 8 e et 9 e chantiers portent respectivement sur «l’Amélioration de l’image de l’Algérie à l’étranger et restauration de sa place dans les foras internationaux» et la «réglementation de l’activité du sondage d’opinions» marquée par l’absence d’un cadre juridique et de réalité économique claire.
Les hebdomadaires et les publications spécialisées sont confrontés à d’énormes problèmes de financement les menaçant de disparition, c’est pourquoi un 10e chantier «relance des périodiques» sera consacré à cet effet.
Concernant la communication de crise à laquelle s’est attelé le département depuis l’apparition du Covid-19 en Algérie à expliquer les axes de travail, notamment à travers l’organisation d’un point de presse quotidien et la désignation de professeurs en médecine et d’imams pour s’adresser aux citoyens via les chaînes de télévision, afin des les informer et les sensibiliser.
Nadera Belkacemi
Nadera Belkacemi