lundi , 27 mars 2023

Ligue 1:
Les entraîneurs partagés sur la reprise du championnat 

Des entraîneurs de la Ligue 1 de football ont livré des avis partagés sur une éventuelle reprise du championnat, suspendu depuis mi-mars en raison de la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19), deux jours après la décision prise par le Bureau exécutif de la Fédération  algérienne (FAF) de relancer la compétition dès la levée du confinement.

«Je suis contre la reprise, alors que nous n’avons pas les moyens pour  faire face à la situation sanitaire actuelle. Les responsables du football  auraient dû privilégier la santé publique. Le football n’est qu’un jeu, ce  sera difficile de reprendre», a indiqué à l’APS l’entraîneur de l’USM  Alger, Mounir Zeghdoud. En attendant l’accord du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), la  FAF a décidé, dimanche au cours de la réunion du Bureau fédéral (BF), de  maintenir la feuille de route initialement établie le 30 avril dernier, qui  consiste à poursuivre le reste de la saison 2019-2020 des Ligues 1 et 2 sur  une période de 8 semaines, après une période de préparation de 5 à 6  semaines, quelle que soit la date qui sera arrêtée par les pouvoirs  publics. S’ensuivra une phase de repos total d’au moins une semaine aux joueurs  puis une autre active d’un mois qui amorce le début de la période  d’enregistrement. Ce n’est qu’après cette phase que la nouvelle saison  débutera à une date à arrêter ultérieurement. «Sur le plan de la méthodologie du sport, rejouer après quatre mois et  demi, ou même plus, sera très difficile.
Il y aura 5 à 6 semaines de  préparation, il faudra d’abord effectuer un travail psychologique énorme  pour remobiliser les troupes, d’autant plus que les joueurs ont perdu tout  envie de retaper dans le ballon. Ce n’est pas évident, surtout qu’une  éventuelle reprise sera en plein été, ce qui sera insupportable avec la  chaleur», a ajouté Zeghdoud. L’ancien défenseur international a relevé en outre le risque de contagion  en cas de reprise : «C’est difficile de contrôler les joueurs, ils seront  en contact permanent avec le monde extérieur, ce qui risque d’augmenter les  chances de contamination au sein de l’équipe. Franchement, la compétition  n’a plus de goût. Au début, j’étais pour l’idée de reprendre la  compétition, histoire de boucler le championnat tant bien que mal, mais la  situation a changé». De son côté, l’entraîneur du MC Oran, Mecheri Bachir, s’est dit favorable  à l’idée de retrouver l’ambiance de la compétition, mais en respectant  «avec rigueur» les consignes de prévention et les gestes barrières. «Je pense que la FAF a pris la bonne décision, d’autant qu’il reste encore  huit matchs à disputer avant la fin de la saison, ce qui est énorme sur le  plan sportif. Tout pourra basculer d’ici à l’épilogue, que ce soit en haut  ou bien en bas du classement. Pour le MCO, nous avons toujours nos chances  de terminer parmi les quatre premiers», a-t-il souligné.
Pour Bougherara,
«la logique dit qu’il faut arrêter»
Selon le coach des «Hamraoua», l’ensemble des clubs «devront  impérativement se soumettre aux mesures sanitaires de prévention pour  éviter toute contagion. J’admets que la reprise ne sera pas facile, nous  aurons à suivre un protocole strict jamais adopté auparavant, mais nous  devons faire avec, face à cette situation, même si nous n’avons pas les  gros moyens des pays européens». «Les joueurs étaient motivés au début du confinement et s’entraînaient  régulièrement en solo, mais ils ont fini par perdre toute motivation par la  suite. Il faudra tout un travail psychologique pour remobiliser le groupe»,  a-t-il enchaîné.
Pour sa part, l’entraîneur de l’AS Aïn M’lila, Lyamine Bougherara, a  estimé qu’il aurait été préférable de suspendre définitivement la saison,  dans le but de préserver la santé de tout le monde. «J’aurais aimé entendre parler d’une suspension définitive du championnat,  la santé du joueur en particulier et du citoyen en général est plus  importante. La logique dit qu’il fallait arrêter, même si sur le plan  sportif, l’ASAM reste en course pour terminer à une place qualificative à  une compétition internationale». Arrivé sur le banc de l’ASAM en janvier dernier en remplacement d’Azzedine  Aït Djoudi, l’ancien gardien international a relevé la difficulté de  reprendre en pleine période de fortes chaleurs. «Si le confinement sera levé le 13 juin, la reprise de la compétition se  ferait vers la fin de juillet ou au début d’août, ce qui sera difficile sur  le plan physique, en pleine période de fortes chaleurs.
En plus, plusieurs  stades de l’élite, dont celui d’Aïn M’lila, ne sont pas dotés d’éclairage,  ce qui veut dire que les matchs seront programmés en diurne. Ce sera  vraiment insoutenable», a-t-il expliqué. Selon Bougherara, «la majorité des joueurs du club habitent loin d’Aïn  M’lila, ce qui va impliquer la nécessité de leur assurer la nourriture. Or,  nous ne savons pas encore si les restaurants seront rouverts d’ici à la  reprise». Avant de conclure : «Nous n’avons pas les moyens des pays européens. Il  est primordial d’effectuer des tests de dépistage réguliers pour éviter  toute mauvaise surprise. Je m’interroge vraiment si nous pourrons assurer  ces tests dans l’optique d’une reprise dans de bonnes conditions». L’ensemble des compétitions et manifestations sportives, toutes  disciplines confondues, sont suspendues en Algérie depuis le 16 mars  dernier et ce jusqu’au 13 juin, en raison de la propagation du COVID-19. Avant la suspension du championnat de Ligue 1, le CR Belouizdad occupait  la tête du classement avec 40 points, devançant de trois longueurs ses deux  poursuivants directs, l’ES Sétif et le MC Alger. Le Chabab et le «Doyen»  comptent un match en moins. En Ligue 2, l’Olympique Médéa domine la compétition avec 42 points, soit  deux de plus que son dauphin la JSM Skikda.