Jeudi dernier, le wali d’Oran a annulé et fait reporter une opération de relogement de 153 familles détentrices des pré affectations, et cela en raison d’un vaste mouvement de protestation de dizaines de familles occupant des habitations à risque d’effondrement dans les quartiers d’El Hamri et Médioni. Selon plusieurs sources, ce mouvement de contestation qui aurait pu dégénérer vers une violence urbaine dangereuse, a été motivé par des soupçons, voire des certitudes, de «trafic mafieux dans la confection des listes d’affectation». Certains citoyens concernés, affirment même que les «tricheries» et les «dérives» dans l’élaboration de la liste d’attribution des logements, «ont été commises par des membres de la commission d’enquête de la Daïra, avec la complicité de certains agents de la Commune et de la Direction générale de l’OPGI». Il faut rappeler, que la distribution des logements aux titulaires de pré affectation est du ressort des commissions de daïra instituées afin d’enquêter et de classer les bénéficiaires par ordre de priorité, en fonction notamment de l’état de vétusté de l’habitat occupé, rangé en rouge, orange ou vert selon le degré de risque d’effondrement. Il se trouve que plusieurs familles, détentrices de décision de pré affectation depuis 2011, ont légitimement contesté et remis en cause cette liste de classement qui, encore une fois, les exclus de l’opération de relogement. Aussitôt informé de la situation «explosive» générée par cette liste de distribution de 153 logements, le Wali d’Oran, ayant sans doute compris que des «anomalies» ont pu ternir la crédibilité de la procédure, a demandé le report de l’opération. Beaucoup à Oran, publiquement ou discrètement, ne cessent de crier au scandale, dénonçant, à tort ou à raison, des irrégularités et des tricheries, sur fond de corruption et de passe-droits; dans le processus de confection des listes d’attribution. Il est vrai que souvent la rumeur et la désinformation attisent la colère et le ressentiment de ceux qui attendent depuis des années un toit décent. Mais on ne peut cependant, que s’interroger sur certaines réalités du terrain local où l’on apprend, ici ou là, comme à la cité des 1245 Lgs entre les HLM et l’Usto, qu’un tel jeune employé de la mairie, connu des habitants de la cité, «peut vous procurer un logement social contre la modique somme de 500 000 DA». Connaissant l’état des lieux en matière de fonctionnement de nos institutions élues et des multiples commissions mises en œuvre pour gérer et réguler le flux des demandes sociales et des pressions ( à Oran ou ailleirs ), on ne peut qu’être envahi par le doute et le scepticisme sur la rigueur et la crédibilité de bon nombre d’opérations,… en premier lieu celles liées au relogement des squatteurs de vieilles bâtisses ou occupants de bidonvilles en éternelle prolifération.
Par S.Benali