Samedi dernier, les éléments de la Brigade de recherches et d’investigations de la Sûreté d’Oran, ont procédé à l’arrestation de 3 individus âgés interpellés pour «vente de boissons alcoolisées dans le milieu urbain». L’information, publiée par un journal local, précise qu’une perquisition effectuée dans leurs domiciles, a permis «la saisie de 443 bouteilles de boissons alcoolisées de différentes marques et une somme d’argent de 6.500 DA», soit 650 000 centimes. Commentant ce fait divers, des plus courants depuis ces derniers temps, les «mauvaises langues» locales ne s’empêchaient pas de ricaner et de disserter, sur le contenu et les fondements de la lutte menée contre les ventes illicites de boissons alcoolisées à travers certaines localités. On sait, depuis toujours, que dans certaines wilayas du territoire, la vente de boissons alcoolisées demeure interdite par un Vieil arrêté datant des années 60. Ce qui semble, pour bon nombre d’observateurs, générer un certain paradoxe inextricable puisque dans un grand nombre d’autres grandes Wilayas, dont Alger et Oran, la vente et la consommation de boissons alcoolisées, certes, encadrée et réglementée, a toujours figuré au registre reconnu des activités sociales, «récréatives» ou touristiques. Sans remettre en cause les motivations et les considérations des gouvernants successifs qui n’ont jamais songé à uniformiser les règlements en la matière à travers tout le territoire national, il faut bien admettre que le délit de «vente de boissons alcoolisées sans autorisation», là ou aucune autorisation n’est accordée, peut susciter quelques interrogations, voire surprendre des visiteurs étrangers de passage dans certaines localités. Dans certaines villes, comme à Saida par exemple, seul un grand hôtel, appartenant encore à l’Etat, détient une autorisation de vente de bières et de vins dans son bar et l’un de ses restaurants. Alors que d’autres restaurateurs et détaillants de diverses boissons voudraient bien activer sur ce créneau commercial, pouvant, pour certains, les sortir du chômage…». C’est là autant de remarques exprimées au «débat des mauvaises langues», partagées il faut le dire, entre les partisans de la «prohibition totale» et les amateurs de bière et de vin qui ont recours aux revendeurs clandestins. Des vendeurs et des transporteurs et livreurs, qui bravent le règlement et les interdits pour occuper ce créneau semble-t-il très juteux. C’est ainsi que presque tous les jours, la presse fait état de personnes arrêtées et de quantités de bouteilles saisies. Selon un décompte à partir des journaux locaux de 2019, pas moins de 180 000 bouteilles, toutes natures et marques confondues qui ont été récupérées par les services de police ou de gendarmerie au cours de l’année 2019, à travers les seules wilayates de l’ouest algérien. Et beaucoup de curieux parmi les citoyens anonymes, se demandent quel sort est réservé à ces quantités de boissons saisies ce «marché illicite» qui ne cesse de se développer…
Par S.Benali