Il est difficile de croire, de nos jours, que l’illustre place du « 1er Novembre » d’Aïn El Türck, située au cœur même de la ville, jouxtant le siège de l’APC, le bureau de poste, le siège du FLN et autres édifices étatiques, allait finir par être reconvertie, les jours de semaines, en parking auto et le jeudi, en marché hebdomadaire qui n’est en fait que le prolongement de « souk El Bak », surnom donné au marché aux puces, qui a pris naissance depuis des années à proximité du marché communal.
Doucement mais sûrement, l’espace public en question, autrefois, une curiosité pour les visiteurs et les vacanciers nationaux et étrangers de passage à Aïn El Türck, qui pouvaient assister à des soirées artistiques célébrant la fête des plages, savourer des glaces et autres mets, attablés en familles en terrasse, puisse devenir, aujourd’hui, un lieu de rassemblement des revendeurs en tous genres, de parking auto, de zone d’atterrissage pour les marginaux, mendiants, déficients mentaux, de courtiers, de vendeurs de produits raticides et de diseuses de bonnes aventures.
Tout cela se passe sous les fenêtres mêmes de la mairie d’Aïn El Türck, laquelle, faut-il le rappeler, n’est pas dans son meilleur jour en raison des turbulences qu’elle traverse consécutivement à l’interminable conflit qui secoue l’assemblée populaire communale, le maire et son exécutif d’une part et un groupe d’élus de l’autre.
Les esprits étant ainsi obnubilés par les diatribes et les tiraillements, il va de soi que les conséquences de cet antagonisme, se reflètent directement sur la scène publique, comme en témoigne l’anarchie qui s’est installée sur cette place du « 1er Novembre». Peut-être, est-ce l’image recherchée par quelques âmes malveillantes et hostiles pour prouver l’impuissance de l’APC à maîtriser la gestion de l’espace public ? Il peut en être ainsi, certes, mais réduite à quelques individus, le staff communal aussi armé de toute la volonté, ne peut à lui seul, apporter des réponses immédiates et concrètes aux dépassements et incohérences rencontrés sur le terrain. Ceci est dit, non pas pour dédouaner le maire et son équipe de toute responsabilité, puisqu’elle reste partagée selon différents degrés, mais surtout pour rappeler les enchaînements négatifs qui en découlent d’une rivalité constante. Paradoxalement, il y a plus de 20 ans, quand le marché hebdomadaire était organisé au sein même du camping familial de Claire Fontaine d’Aïn El Türck, tout un chacun trouvait que cela portait atteinte à la notoriété de la cité balnéaire et pointait du doigt, les responsables de l’époque. Qu’une place publique, glorieuse par son passé, constituant un passage obligé pour tous les visiteurs, devienne un parking auto et un marché aux puces, cela ne dérange personne !
Karim.B

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