mercredi , 7 juin 2023
<span style='text-decoration: underline;'>La démocratie participative à l’œuvre</span>:<br><span style='color:red;'>L’Etat préconise un dispositif «particulier» d’assistance des citoyens</span>

La démocratie participative à l’œuvre:
L’Etat préconise un dispositif «particulier» d’assistance des citoyens

Dans l’instruction, il y a le concept de comité local qui prend une dimension très officielle. Le plus de l’instruction, c’est d’y avoir associé toutes les énergies de la société. Et ce n’est pas là, la finalité de l’organisation.

L’épidémie du coronavirus hâte la mise en place de la démocratie participative. Il n y a pas d’autre explication à l’instruction que le Premier ministre a adressé aux autorités locales. Placées sous le sceau d’une lutte efficace contre le coronavirus, et en raison des mesures de confinement et de limitation de la mobilité des personnes, les autorités supérieures de l’Etat soulignent à travers le Premier ministre, l’impératif de la mise en place d’«un dispositif particulier d’assistance et d’accompagnement obéissant à un schéma national d’encadrement et de mobilisation de la population», lit-on dans l’instruction rapportée par l’Aps.
L’obligation d’assistance de la population ne s’exercera pas de façon verticale de haut en bas, mais associera intimement les citoyens à travers la société civile. On retiendra néanmoins «le sceau de l’urgence», signalé par Abdelaziz Djerad, qui dit poursuivre l’objectif «d’initier une opération portant organisation et encadrement des quartiers, des villages et des regroupements d’habitations». Cette mission que le Premier ministre entend mener avec comme pilier «les présidents des Assemblées populaires communales, sous le contrôle des chefs de daïras et des walis Délégués (…) mobilisera, sous forme de comités locaux, les élus de la commune, les associations de quartiers et de village, les notables et les associations
de wilaya et de commune activant dans le domaine de la solidarité et de l’humanitaire, y compris les bureaux locaux du Croissant Rouge Algérien et des Scouts Musulmans». Dans l’instruction, il y a le concept de comité local qui prend une dimension très officielle. Le plus de l’instruction, c’est d’y avoir associé toutes les énergies de la société. Et ce n’est pas là, la finalité de l’organisation. Et pour cause, la même instruction préconise que «pour chaque quartier, village ou regroupement d’habitations, il sera procédé à la désignation d’un responsable de comité choisi parmi les responsables d’associations ou des habitants de la localité jouissant du respect de la population, l’objectif étant de mettre en place un encadrement populaire assuré par les citoyens eux-mêmes ou leurs représentants». Un acte majeur de démocratie participative.
Les comités ainsi installés, auront pour missions essentielles de recenser les familles démunies et celles ayant besoin d’accompagnement en cette période de confinement. Le tri sera d’autant plus juste que tout le monde connaît tout le monde dans un quartier. D’où la limitation des fraudes à l’aide sociale. L’autre mission des comités, consistera dans l’assistance qu’ils apporteront aux pouvoirs publics dans la distribution des aides. Ils interviendront également sous forme de relais entre la population et les autorités locales, souligne l’instruction. Pour les besoins d’encadrement de cette opération, des «cellules communales de veille, de suivi et de gestion» de la crise du Covid-19, verront le jour.
Les activités de ces cellules devant s’effectuer «en coordination avec les chefs de Daïras ou les Walis Délégués, au moment où un module de suivi de cette opération doit être installé au niveau des cellules de wilaya dédiées», ajoute la même source. «S’agissant d’une mobilisation nationale sans précédent, les Walis sont également appelés à encadrer toute la ressource humaine locale, utile en pareille circonstance, à travers le bénévolat, à l’exemple des secouristes volontaires et notamment, ceux ayant bénéficié de formation, le corps des enseignants en situation d’inactivité ou les médecins et paramédicaux retraités, dont un mécanisme de recensement pourrait être établi avec le concours des établissements de santé publics locaux, conformément aux instructions du Président de la République», recommande encore ladite instruction.
Toute cette organisation transversale et inédite dans l’histoire du pays doit voir le jour au plus tard, le 31 mars prochain sur l’ensemble du territoire national.
Il se posera certainement la question de savoir si oui ou non, les Algériens parviendront à saisir pareille opportunité et tester la démocratie participative à une échelle aussi grande…
Anissa Mesdouf