mardi , 28 mars 2023

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L’exportation, la fausse note

Covid-19 oblige et à l’instar de la quasi totalité des pays, le commerce extérieur donne des signes d’essoufflement ces derniers mois. Même si l’on peut excepter le ciment et les produits sidérurgiques, le fait est que la tendance générale est au tassement. Cela pour dire que l’économie nationale ne parvient pas à renverser la tendance et le président de l’Association national des importateurs (Anexal) l’a fortement souligné, hier, à la radio nationale. On est invité à comprendre des propos du président de l’Anexal que si le Covid-19 a bloqué tout le monde, en Algérie, il ne représente qu’un facteur parmi de très nombreux autres qui freinent l’émergence des exportations.
Exportateur lui-même et donc homme de terrain, il contredit les déclarations grandiloquentes de nos ministres sur d’immenses projets censés sortir l’Algérie de sa dépendance des hydrocarbures. Il n’est pas seul, puisque les déclarations ministérielles sont systématiquement contredites par les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (CNIS) qui nous annonce trimestriellement, et depuis de très nombreuses années, des performances, il faut bien le reconnaître, décevantes de notre économie.
A entendre les déclarations d’un haut responsable annonçant des exportations de produits agricoles dont tout le monde sait le caractère irrégulier de la production et les propos outrancièrement optimistes d’un autre sur le nombre de touristes étrangers qui ont visité l’Algérie ou alors les annonces d’exonération des micro-entreprises de l’impôt sur les bénéfices et autre taxes foncières, on ne peut que déduire que pas mal de responsables évitent de lire la presse et de regarder les JT lorsque la CNIS sort ses « mauvais » chiffres.
Mieux, parions qu’ils évitent même d’organiser des conférences de presses ou autres activités publics. Le Covid-19 a bon dos. Les responsables chargés de la promotion des exportations ont bien raison de se taire, pour la simple raison qu’ils doivent d’abord faire leur preuve. Leurs prédécesseurs étaient en poste sur une dizaine d’années au moins, à gérer une partie de l’économie nationale, sans pouvoir redresser la barre de quelques petits points. Nous étions, il y a un certain temps à un milliard de dollars d’exportation sur le chiffre global, nous sommes à peine à 2,5 milliards de dollars. L’on notera que le président de la République a fixé la prochaine barre à 5 milliards de dollars à échéance fin 2021. Les responsables ont déjà la raison d’un échec annoncé : Le Covid-19 bien sûr !
Par Nabil.G