L’industrie pharmaceutique algérienne a enregistré, ces dernières années, des niveaux de développement importants. À l’Avenir, l’Algérie pourra même exporter des médicaments produits localement.
La situation de cette filière de l’industrie nationale a été décortiquée hier, par le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), Abdelouahab Kerrar, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
Il a affirmé d’emblée, que l’industrie pharmaceutique qui couvre actuellement 50% des besoins nationaux en médicaments, a franchi un grand pas, soulignant à cette occasion, la capacité pour cette filière d’exporter vers des pays étrangers.
Ainsi, pour un développement plus accéléré de l’industrie pharmaceutique nationale, M. Kerrar a énuméré quelques conditions.
«Booster l’industrie pharmaceutique c’est d’assurer aux Algériens l’accès aux soins de plus en plus innovants et surtout d’adosser cette politique à une politique plus large de la santé publique de développement», a-t-il recommandé. M. Kerrar a affirmé dans ce sillage, que l’industrie pharmaceutique nationale a franchi de grands pas. «Nous couvrons 50% de nos besoins, ce qui est énorme et la preuve en est que, ajoute-t-il, la facture d’importation de médicaments du mois de novembre 2019 a baissé pour atteindre un milliard de dollars», affirmant qu’il y a cinq ans, elle était de l’ordre de 2,2 milliards de Dollars. L’intervenant a souligné que le développement de l’industrie nationale de médicaments a permis de baisser les prix et à garantir l’accès aux médicaments de plus en plus innovants.
Il a ajouté dans ce cadre, que l’industrie pharmaceutique nationale, pourra produire des quantités qui seront destinées à l’exportation. «L’exportation est aujourd’hui possible, car, nous avons l’outil industriel, le savoir faire et une pléthore d’usines (80) en full process (Plein régime) en plus d’une trentaine qui sont en cours de construction.
Par ailleurs, M. Kerrar a affirmé que «l’exportation n’est plus une option mais elle est devenue une nécessité pour la pérennité des entreprises dont dispose l’Algérie. Il a fait savoir que l’industrie pharmaceutique nationale ne touche que «des produits chimiques», affirmant que dans le monde, les produits de biotechnologie tirent la croissance mondiale vers le haut, en représentant 20%».
Il a révélé que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et le secteur privé national, ont produit des médicamentes de la biotechnologie d’une valeur d’un milliard de dollars, insistant à la même occasion sur la nécessité d’aller sur des axes thérapeutiques «que les opérateurs algériens ne maitrisent pas encore».
Pour ce qui est de la stratégie d’avenir pour le secteur, l’invité de la chaîne III a affirmé que l’UNOP a proposé à l’État, un contrat de développement en forme d’engagement destiné aux opérateurs privés et publics. «Cet engagement stipule de couvrir entre 70 et 75% de nos besoins (en médicaments) à conditions que certains obstacles soient levés; il s’agit de mettre en place une agence pharmaceutique qui soit forte et qui reflète la qualité des produits fabriqués localement et que le prix du producteur soit rémunérateur», a-t-il listé comme conditions.
M. Kerrar a évoqué, d’autre part, le problème d’enregistrement de médicamentent rencontré par plusieurs acteurs de l’industrie pharmaceutique nationale. «Vingt membres de l’UNOP ont 300 médicaments en cours d’enregistrement, et je dirai même qu’ils sont en souffrance d’enregistrement au même moment où des programmes d’importations ont été accordés», a-t-il déploré.
Samir Hamiche