Dans le monde entier, l’heure est au déconfinement. Ce premier trimestre de l’année 2020 a fini par laisser des traces de plus en plus insupportables pour les économies mondiales. Le comble c’est qu’on assiste aujourd’hui à des critiques virulentes contre le confinement. Certains parlent, et sans prendre de gants, d’un procédé moyenâgeux qui a détruit matériellement et psychiquement des pans entiers de sociétés à travers le monde.
Et pour confirmer que dans plusieurs pays l’urgence de reprendre le cours, plus ou moins normal de la vie, devenait inévitable, on remarquera que certains ont changé de braquet, non parce que la situation sanitaire s’était améliorée, mais parce qu’il devenait insoutenable de continuer cette politique de confinement au risque de se trouver en face de problèmes bien plus compliqués à gérer que la pandémie elle-même.
Il faut dire que ce changement en profondeur se déroule au moment où la parole de l’OMS devient de plus en plus inaudible, notamment depuis ce grand ratage concernant le recours ou plutôt le non recours à la hydroxychloroquine qui a fait couler beaucoup d’encre, a mis l’organisation internationale dans une bien mauvaise posture. Une organisation déjà grandement affectée par les critiques et les décisions de la Maison Blanche et du président Trump qui a remis en doute toute l’impartialité et la gestion de la pandémie par l’OMS. Aujourd’hui et malgré les avertissements de cette organisation, on voit que les pays du monde entier, y compris ceux les plus touchés, sont résolument tournés vers cette nouvelle phase de déconfinement qui se met en place.
Mais est-ce à dire pour autant que tout a été exagéré dans cette triste histoire du coronavirus. Incontestablement on ne peut répondre par l’affirmative, car le virus a ravi des milliers de vies un peu partout dans le monde. Plus grave encore, il faut reconnaître qu’on est bien loin de la fin de la pandémie et que le virus circule encore et menace toujours.
Il serait suicidaire de croire que l’on peut reprendre, du jour au lendemain et sans précaution, le cours normal de la vie. C’est là une erreur qui pourrait s’avérer fatale pour beaucoup de pays et qui surtout anéantira totalement ces longs mois de sacrifices et de privations. Les choses ne peuvent être prises à la légère et le respect total des gestes barrières et du port des masques se doit d’être une règle avec laquelle nous devrons vivre pour le reste de notre vie, ou tout au moins jusqu’à la découverte d’un vaccin efficace qui nous fera reprendre cette fois, et de manière définitive, le cours normal de notre vie.
Par Abdelmadjid Blidi