Le président de la République a reçu, hier, des responsables de médias nationaux. Dans la dépêche annonçant cette entrevue, la présidence a mis en avant le caractère désormais régulier des contacts qu’aura le premier magistrat du pays avec les professionnels de la presse en Algérie. Cette démarche, innovante en soi, est à saluer, bien entendu. Elle est à saluer d’autant plus que l’information est devenue une arme absolue entre les mains des politiques de tous bords. Et dans cette jungle qu’est la communauté internationale, chaque exécuteur dans le monde y va de l’intérêt exclusif de son Etat et la presse du pays est mobilisée prioritairement pour défendre la Nation, telle une armée.
Cela peut paraître «Orwelien», mais à bien décrypter les contenus éditoriaux de beaucoup de médias, cette conscience s’impose. En effet, les grandes chaînes arabes d’information continue, à titre d’exemple, pratiquent un seul discours, disent une seule vérité. Ils habillent leurs «propagandes» de faits d’information dans le but évident de créer un événement de presque rien du tout, lorsque leurs intérêts sont en jeu.
Nous autres citoyens d’en bas, nous n’y voyons que du feu. On consomme les infos les unes après les autres, sans faire de lien direct entre deux événements. Cela amène sans le vouloir le public à se faire une opinion précise sur tel ou tel autre événement. Une opinion qui n’est pas forcément la bonne. Lorsque tout le monde finira par se rendre compte, ce sera déjà trop tard. On a vu cela en Irak, en Libye, on le verra bientôt en Iran et ailleurs. On aura compris que le propos n’est pas de défendre un quelconque régime, mais de lever le voile sur une pratique qui tend à devenir universelle et un peu trop répétitive.
Le problème tient dans le fait que ce genre de coups médiatiques n’est pas le monopole des grandes puissances internationales. On le constate à toutes les échelles et les Fake News sont actuellement légions. L’on n’a bien vu des pays entiers détruits sur la base d’une fausse information. Sans aller jusqu’à crier systématiquement «au loup», il faut bien se rendre compte que les médias sont bel et bien des armes aux services de cercles nuisibles. L’Algérie n’est pas à l’abri de ce genre d’attaques. C’est pour cela que les rencontres présidence-presse sont intéressantes. Elles permettent de dégonfler de fausses rumeurs et partant, sensibiliser les hommes des médias aux risques qu’encourt toute société mal informée.
Par Nabil.G