Le premier syndicaliste du pays met en évidence, par la même occasion, l’importance des petits métiers dans la vie quotidienne des citoyens. A ce titre, ils «méritent d’être accompagnés et d’être pris en compte au même titre que les entreprises», a insisté M. Labatcha.
L’ effet de surprise des mesures de confinement passé, les Algériens commencent à entrevoir l’après-épidémie, mais également son impact immédiat sur le double plan social et économique. L’UGTA qui a co-signé, avant-hier, un document sur le sujet avec les principales organisations patronales, place la question du devenir des travailleurs hors fonction publique, au centre de son discours du moment. Son secrétaire général, Salim Labatcha, s’est exprimé sur la question, hier, sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale et mis en évidence la nécessaire prise en compte par l’Etat de la situation difficile des métiers libéraux et artisanaux.
Pour M. Labatcha, les emplois de ce secteur fragile de l’économie, doivent bénéficier d’une assistance particulière de la part des pouvoir publics, avec l’objectif assigné «de les aider à faire face à l’impact de la pandémie Covid-19 sur leurs revenus», a insisté le SG de l’UGTA. «Nous avons tendance à parler uniquement des entreprises et des salaires de leurs employés, mais il faut parler aussi des petits métiers. Eux aussi, ils doivent bénéficier d’une assistance et d’un suivi pour pouvoir trouver des mécanismes (d’aide)», a déclaré M. Labatcha.
Le premier syndicaliste du pays met en évidence, par la même occasion, l’importance de ces petits métiers dans la vie quotidienne des citoyens. A ce titre, ils «méritent d’être accompagnés et d’être pris en compte au même titre que les entreprises», a insisté M. Labatcha. Le responsable syndical était d’autant plus à l’aise dans son propos que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est engagé, lors de la dernière entrevue avec des représentants de médias nationaux, à soutenir et prendre en charge les PME, micro entreprises ainsi que les activités artisanales, touchées par la pandémie. Le SG de l’UGTA rappelle donc cet engagement présidentiel et émet le souhait de le voir se concrétiser sur le terrain.
La posture de la centrale syndicale n’est donc pas antinomique avec les intentions de l’exécutif et encore moins d’ailleurs, avec le patronat national. Et pour cause, une déclaration commune de l’UGTA et des organisations patronales, fait état des préoccupations des travailleurs et des employeurs algériens quant aux conséquences de cette crise sanitaire sur l’outil de production nationale et sur l’emploi. Dans le même temps, les partenaires sociaux du gouvernement n’ont pas manqué de réitérer leur «engagement sans réserve pour une contribution à l’action des pouvoirs publics ainsi que leur engagement de solidarité avec le peuple à travers des actions de solidarité en direction des populations et de soutien aux structures de santé et personnels soignants.»
C’est dire que l’attitude des acteurs socio-économiques convergents parfaitement avec le discours de l’autorité supérieur. Il y a là un aspect positif qui rendra plus facile le dialogue social et permettra, à terme, de trouver des solutions idoines, sans que la facture sociale ne soit trop lourde pour les travailleurs. Pour l’heure, les représentants des travailleurs et des patrons ont l’esprit prioritairement préoccupé par la santé publique. Pour cela, ils saluent les mesures de confinement total ou partiel et de solidarité décidées par les plus hautes autorités du pays. L’important est d’endiguer l’épidémie de coronavirus, ainsi que celles relatives à l’approvisionnement des populations en produits alimentaires. Mais cela n’empêche pas de garder un œil vigilant sur le pouvoir d’achat des Algériens.
Nadera Belkacemi