Le moment, le plus fortement ressenti par les présents, était la mise en terre du défunt. Beaucoup d’émotion, de tristesse et de reconnaissance pour l’œuvre accomplie, jusqu’à la dernière minute de sa vie, par ce géant qui repose auprès d’autres géants de l’Algérie éternelle.
Les Algériens ont accompagné le défunt chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah à sa dernière demeure. On attendait une foule aux abords du cimetière d’El Alia et autour du Palais du peuple, on a eu une véritable marée humaine composée de citoyens de tout âge et condition sociale. Les citoyens étaient, en effet, des milliers, dès les premières heures de la matinée à s’être rendus au Palais du peuple. Sur place, tout ce que compte l’Algérie comme responsables, à leur tête le président de la République, ont rendu un dernier hommage au héros de l’Algérie. L’émotion était à son comble dans la salle où la dépouille était exposée. Officiels et fils du défunt, n’ont pas pu retenir leur tristesse de la perte de cet enfant digne de l’Algérie combattante et de l’Algérie indépendante.
A l’extérieur du Palais du peuple, les milliers de citoyens criaient à la gloire de l’homme et de l’ANP. Ainsi, les Algériens ont effectivement rendu un ultime hommage au défunt Ahmed Gaïd Salah. Il était difficile de trouver une place, tellement la foule était compacte et tout le monde attendait avec impatience le cortège funèbre pour accompagner au sens propre du terme, le défunt à sa dernière demeure. Comme si les Algériens voulaient que Ahmed Gaïd Salah sache la gratitude qu’ils ont pour la mission qu’il a accomplie avec brio et sauvegarder le sang des Algériens.
Vers midi, le cortège funèbre, sortant du Palais du peuple en direction du cimetière d’El Alia, fut instantanément entouré par les citoyens. Drapée de l’emblème national et entourée de gerbes de fleurs, la dépouille était transportée sur un véhicule militaire. Le cortège qui a emprunté les principales rues et artères de la capitale, passant par la Place Addis-Abeba, l’avenue de l’Indépendance, la Place du 1er-Mai et l’avenue de l’ALN pour rejoindre le cimetière d’El Alia.
Tout le long du parcours qui sépare le Palais du peuple du cimetière d’El Alia, les citoyens, très nombreux et issus de différentes régions du pays, se sont amassés de part et d’autre de l’itinéraire et beaucoup ont approché le véhicule, jusqu’à toucher de la main, le cercueil. Cela, tout en entonnant des chants patriotiques et des slogans à la gloire de l’Armée et du défunt. Au cimetière d’El Alia où a été inhumé le défunt, il était difficile de se frayer un chemin en raison d’une foule compacte, visiblement émue et attristée, venue se recueillir à la mémoire du regretté Gaïd Salah. Au niveau de la Place du 1er Mai, le cortège s’était complètement arrêté au niveau de la trémie où des centaines de citoyens voulaient se rapprocher du véhicule militaire transportant la dépouille. «Djeich chaâb khaoua khaoua Gaïd Salah maâ chouhada (Armée-peuple sont des frères, Gaïd Salah parmi les chouhada), «Gaid Salah, héros de la Nation» et «Allah Akbar (Dieu est Grand)», criaient les citoyens tout au long du passage du cortège funèbre comme pour exprimer leur gratitude et reconnaissance à celui qui s’est sacrifié pour assurer la stabilité du pays et l’unité territoriale et protéger le peuple dans une conjoncture sensible et décisive de l’Histoire de l’Algérie.
Comme au niveau du Palais du peuple, l’émotion était également très forte au cimetière d’El Alia. Des dizaines de milliers de citoyens rendaient très difficile la progression du véhicule funèbre aux abords du cimetière. Les services d’ordre étaient dépassés, bien que chaque policier comprenne l’envie des Algériens de dire un dernier mot à leur général. Avec patience, ils sont parvenus à se frayer un chemin et parvenir jusqu’au Carré des martyrs. Sur place, l’atmosphère était empreinte d’une grande émotion et l’on voyait le président de la République, visiblement très touché, jusqu’à ne plus pouvoir retenir ses larmes. Les autres responsables militaires l’étaient tous autant, en ce lieu où étaient enterrés les pères fondateurs de la Nation. L’oraison funèbre et la prière du mort auront été des instants à inscrire dans l’histoire de l’Algérie indépendante. Et le moment, le plus fortement ressenti par les présents, était la mise en terre du défunt. Beaucoup d’émotion, de tristesse et de reconnaissance pour l’œuvre accomplie, jusqu’à sa dernière minute de sa vie, par ce géant qui repose auprès d’autres géants de l’Algérie éternelle.
Nadera Belkacemi