Le Directeur général de l’Institut Pasteur Algérie, Fawzi Derrar, a indiqué que le confinement a joué un grand rôle dans la stabilisation des chiffres liés au coronavirus en Algérie.
Il a affirmé que le contrôle de la pandémie doit être préservé, tout en mettant en garde contre un relâchement qui risque d’encourager davantage la propagation du virus parmi les citoyens. Intervenant, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, M. Derrar a indiqué que « Si on revient à des regroupements de masse, le virus va se revivifier de nouveau et tous les efforts consentis auparavant deviennent vains ».
« Une population qui ne suit pas le confinement est une population qui est en train de mener son pays vers une deuxième vague », a-t-il mis en garde. Il a indiqué que les chiffres du coronavirus en Algérie renseignent sur la stabilisation de la pandémie. « La réalité est là ; vous pouvez aller aux services de réanimation et vous constatez qu’il y’a moins de cas donc il y’a une stabilisation », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il y’a également une diminution du nombre des hospitalisations.
Évoquant le cas de la wilaya de Blida, considérée comme le foyer de l’épidémie en Algérie compte tenu du nombre de décès et des contaminations, M. Derrar a indiqué qu’il y’a une stagnation dans la propagation du virus.
Interrogé s’il faut penser déjà à passer au déconfinement, le responsable a indiqué que cette option doit être bien réfléchie. « Il faut bien comprendre la phase de déconfinement, il faut bien y réfléchir dès maintenant car au bout il y’a le risque de faire redémarrer la pandémie », a-t-il mis en garde. Il a tenu à expliquer que « le déconfinement constitue une stratégie basée sur plusieurs paramètres et données qui doivent être conjugués, citant le nombre de personnes guéries, la baisse des cas graves et les hospitalisations en plus des données qui arrivent aux laboratoires ».
Il a suggéré par ailleurs, le déconfinement des wilayas qui ont enregistré très peu de cas, tout en affirmant que cette décision doit être prise avec prudence.
Interrogé sur le dépistage, M. Derrar a indiqué que « actuellement, nous sommes toujours en phase d’exposition au virus ». Et d’ajouter : « Il faut dépister les citoyens qui sont exposés au virus car il y’a une grande probabilité d’être contaminés et ensuite il faut dépister les citoyens dans la phase post- exposition au virus tels que les asymptomatiques et ceux qui ont des formes bénignes en utilisant des outils sérologiques », a-t-il précisé.
Pour ce qui est de l’élargissement du dépistage à d’autres zones géographiques du pays, M. Derrar a indiqué que l’Institut Pasteur est présent actuellement dans neuf wilayas.
“Nous étions obligés de s”étendre sur une zone géographique pour pouvoir être déjà plus proche des citoyens afin de détecter le virus le plus tôt possible”, a-t-il déclaré, soulignant que l’institut qui est présent dans neuf wilayas projette pour avoir la représentativité géographique la plus homogène possible. Il a évoqué dans ce cadre des discussions avec les établissements hospitaliers des wilayas de Tamanrasset, de Ouargla et de Djelfa pour s’élargir dans le Sud du pays. Concernant le nombre de dépistages, l’invité de la chaîne III a indiqué que l’institut Pasteur effectue 1000 dépistages par jour dont 500 sont effectués par l’Institut Pasteur d’Alger.
M. Derrar a appelé enfin à la création d’une direction des laboratoires, parallèlement de l’agence de sécurité sanitaire qui constituera la carte météorologique en matière d’événements épidémiques.
Samir Hamiche