mercredi , 7 juin 2023

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Montrer la voie 

L’Egypte enterre son ancien président. Ils étaient symboliques des présidents arabes déchus par les «Révolutions». De fait, avec Hosni Moubarek, c’est une certaine époque que les Egyptiens enterrent. C’est dire que l’image de colporte cette fin de fin, rappelle avec force que le printemps arabe a fait son temps. En Egypte comme en Tunisie où la «Révolution» a pris des couleurs quelque peu démocratiques, les choses ont évolué différemment et aujourd’hui, il est permis de statuer sur le semi-échec ou victoire des deux Révolutions qui ont suscité un réel espoir de voir le monde arabe prendre le chemin de la véritable modernité. Il convient de souligner, que le Caire, comme Tunis, vivent des circonvolutions politiques, économiques et sociales. Les plus optimistes trouvent cela normal. Les autres évoquent l’immaturité de leurs classes politiques qui ne parviennent pas à édifier des Etats dignes de ce nom, dont la mission est précisément de donner de la perspective à la Nation. Cela dit, il est bien plus utile de parler de ce genre de chose que de compter les morts dans des guerres autant fratricides qu’inutiles et qui dévastent la Syrie, la Libye et le Yémen.
La mort de Moubarak, après celle de Benali l’année passée, vient rappeler la nécessité d’une prise de conscience à l’échelle de toute la région. Il est, en effet, impératif, pour tous les citoyens du monde arabe dans sa globalité, de ne pas se restreindre à des aspects conjoncturels, mais de prendre conscience que l’ère des démocratisations des sociétés n’échappe pas à la voracité des prédateurs occidentaux. Ce sont ceux-là qui ont distillé le poison à l’origine des guerres fratricides. Il est vrai que les Tunisiens et les Egyptiens n’ont pas eu la dose mortelle, mais compte tenu de leur éparpillement politique, l’on est en droit de croire que la courte vue est aussi un symptôme dudit poison.
Il reste que dans ce tableau, peu glorieux, qu’offre le Croisant fertile au monde, l’expérience algérienne fait exception et montre une autre voie susceptible de produire une autre réalité sociopolitique. Un cas d’école en somme. L’élection présidentielle de décembre 2012, la poursuite du Hirak, un mouvement populaire sain et sans aucune victime, la poursuite des manifestations pacifiques à quelques jours de la présentation du brouillon de la nouvelle Constitution, constituent autant de faits qui permet à l’Algérie de montrer la voie…
Par Nabil.G