vendredi , 31 mars 2023

Le ministre des Finances Aymen Benabderrahmane :
«Nos réserves de change sont appréciables»

Cette aisance, même relative, permet au secteur bancaire de fonctionner de manière optimale. M. Benabderrahmane en veut pour preuve que le total des crédits destinés à l’économie nationale s’élevait à 10.913 milliards de DA, dont 85% accordés par des banques publiques et 14,5% par des banques privées.

Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a quelque peu réussi son oral devant les membres du Conseil de la nation, lors de l’adoption du projet de loi du règlement budgétaire de 2018. Plutôt incollable sur tous les sujets en rapport avec son département, M. Benabderrahmane a ajouté un surplus de crédibilité dans un discours qui se veut rassurant quant aux échéances immédiates, en rapport avec les finances de l’Etat. Sur la stressante question des réserves de change, dont on craint une baisse drastique à moyen terme, le ministre des Finances a adopté la posture d’un responsable qui sait ce qu’il faut faire. «L’Algérie s’emploie à empêcher l’érosion de ses réserves de change qui sont actuellement à un niveau très acceptable». L’intervention de l’Etat s’effectue au travers des mécanismes de réduction des importations et de contrôle de la surfacturation, souligne le ministre à l’issue de l’adoption de la loi de règlement budgétaire 2018 au Conseil de la nation.
Cette aisance, même relative, permet au secteur bancaire de fonctionner de manière optimale. M. Benabderrahmane en veut pour preuve que le total des crédits destinés à l’économie nationale s’élevait à 10.913 milliards de DA, dont 85% accordés par des banques publiques et 14,5% par des banques privées. Sur le délicat dossier de l’ENIEM, dont son département est impliqué pour le sauvetage de l’entreprise, le ministre des Finances a révélé l’élaboration d’un nouveau cahier des charges que les entreprises en difficulté doivent remplir pour bénéficier du soutien de l’Etat. «Il n’est désormais plus possible de gaspiller l’argent public dont nous sommes tenus responsables mais de le dépenser avec un accompagnement pour obtenir la performance économique requise». Voilà qui semble clair et aux gestionnaires du secteur public marchand de faire avec. «Le moment est venu pour nos entreprises publiques, mais aussi privées, d’être compétitives et l’Etat les accompagnera», a asséné le ministre.
Toutes les dépenses visant, notamment au soutien des entreprise obéissent aux règles de transparence, assure le ministre qui a annoncé dans la foulée, en réponse à une question d’un membre du Sénat qu’«une nouvelle réforme budgétaire sera mise en œuvre à partir de 2023, avec l’adoption de 17 normes internationales en adéquation avec le contexte national».
On aura déduit que la mission du ministre des Finances sera lourde dans les années à venir et celle de 2021 sera consacrée à «la finalisation du nouveau système comptable, l’élaboration d’un guide pour ce système et la généralisation de la formation au niveau des ministères et des établissements sous tutelle, ajoutant qu’un projet de révision de la loi sur la comptabilité publique est en cours de réalisation», assure-t-il. Dans l’escarcelle de M.Benaderrahmane, il y a la problématique de la non maîtrise des prévisions budgétaires. A ce propos, il a indiqué que «les différences et la marge d’erreur dans l’estimation des agrégats macroéconomiques et financiers restent «acceptables» par rapport aux prévisions d’autres pays, notamment les pays voisins ».
Sur d’autres sujets annexes à la finance, l’on apprendra l’émission de nouveaux billets de banque pour le début de l’année prochaine. Quant aux bureaux de change, réclamés par les Algériens, il qualifie la procédure d’illégale, lorsqu’un Algérien y a recours. Selon lui, les bureaux de change sont destinés principalement aux étrangers.
Sur l’importante question relative au budget réservé à l’acquisition du vaccin anti-Covid-19, il a confirmé un budget important, sans aucun détail sur le montant de la dépense que l’Etat compte consentir pour ce faire.
Nadera Belkacemi