Inscrit au programme de la rencontre du gouvernement avec les walis, un intéressant atelier a été organisé dimanche dernier sur «la Gouvernance rénovée et la maîtrise de l’expansion urbaine». Un thème qui résume à lui seul toute la problématique de gestion de nos grandes villes livrées depuis toujours aux tâtonnements et aux pires inepties. On sait pourtant que très régulièrement, et depuis toujours, les anciens décideurs organisaient des journées d’études, des conférences et des séminaires sur la gestion des grandes villes. Des actions animées parfois par des experts, ou présumés tels, qui dissertaient inlassablement sur les procédures et les moyens à mettre en œuvre pour prendre en charge efficacement et durablement l’organisation et la gestion de l’expansion urbaine de nos grandes villes. Faut-il croire aujourd’hui que les responsables en poste, concernés par ce dossier, seraient désormais en mesure d’arrêter et de mettre en œuvre des solutions et des préconisations sérieuses et utiles pour l’avenir de la grande ville ? Modéré par le wali d’Oran, Abdelkader Djellaoui, cet atelier sur la gestion de l’avenir des grandes villes a eu au moins le mérite de «remettre les pendules à l’heure» et de reconnaître, comme l’a souligné le wali d’Oran, l’échec et la faillite de la politique de gestion urbaine adoptée jusque-ici. Il s’agit désormais de réfléchir et de proposer des solutions pragmatiques permettant d’améliorer le cadre de vie collectif et de répondre aux besoins et à la demande croissante, notamment, en matière de logements, d’éducation et de santé. Fort de sa grande expérience de gestionnaire de la grande collectivité locale oranaise, le Wali d’Oran, M. Djellaoui, a plaidé pour une nouvelle démarche de gouvernance locale devant inclure et tenir compte de plusieurs impératifs et facteurs importants, dont la disponibilité du foncier, le traitement du vieux bâti, la prolifération des bidonvilles et l’opportunité de création de nouveaux pôles urbains et de nouvelles villes à travers le pays. Cet «atelier» qui a réuni plus d’une centaine de participants, dont des cadres des administrations locales, des responsables d’organismes publics et d’établissements bancaires, des directeurs centraux de différents ministères, ne pouvait, à l’évidence, servir de cadre d’étude et de réflexion sur un nouveau mode de gestion de la grande ville. Mais il a, semble-t-il, permis de mettre en relief un état des lieux, lamentable et déplorable, que personne auparavant n’osait dénoncer ni même critiquer, de peur de… fâcher les anciens gardiens du temple d’un régime révolu.
Par S.Benali