Le centre ville d’Oran a été le théâtre hier d’un nouvel effondrement. En effet, il était 10h00, quand une partie de la cage d’escaliers de l’immeuble n°26 à l’avenue Larbi Ben M’hidi a cédé, créant un mouvement de panique dans l’immeuble. Les pompiers se sont déplacés sur place.
Dans un premier temps, une personne âgée de 50 ans et souffrant de blessures à la tête, a été secourue et évacuée vers les urgences médicales du centre hospitalo-universitaire d’Oran Chuo, deux personnes âgées de 16 et 80 ans étaient également sous le choc. Dans un 2ème temps, un camion à nacelle de la protection civile, a commencé à sortir les familles qui étaient coincées à l’intérieur de l’immeuble où les escaliers étaient soutenus par des supports d’étayage depuis plusieurs mois. Notons que les habitants de cet immeuble, ont à maintes reprises, signalé la vétusté des escaliers qui menaçait de s’effondrer à tout moment. Un article a été publié sur les colonnes de notre journal, l’année dernière dans le numéro du 30 mai 2019 où les habitants ont montré leurs inquiétudes sur l’état des escaliers dans cet établissement qui date de la période coloniale.
Suite à cet effondrement, le wali a dépêché sur place, le chef de la daïra d’Oran et les directeurs par intérim de la Duac, Opgi et la direction du logement afin de constater les dégâts et accompagner les personnes blessées. Selon la wilaya, l’immeuble est classée orange et sa réhabilitation a été affectée à la direction de l’urbanisme, la construction et l’architecture (Duac). L’étude est dans sa dernière phase et des entreprises seront sélectionnées pour la réhabilitation de cet immeuble et d’autres immeubles dans les jours à venir. Trois entreprises ont été chargées de réhabiliter les escaliers effondrés et les remettre en état, en attendant le choix d’une entreprise qui sera chargée des travaux de réhabilitation. Notons que ces dernières semaines, plusieurs effondrements ont eu lieu au centre ville d’Oran, heureusement, sans faire de victimes.
Ces effondrements rappellent que le dossier des immeubles du vieux bâti qui date de la période coloniale, reste l’un des plus grands chantiers à Oran. Malgré les opérations de relogements et les sommes colossales déboursées par l’Etat pour la réhabilitation d’une partie de ces immeubles, le danger d’effondrement est toujours présent, notamment, dans les immeubles classés rouge dans le centre ville et le vieil Oran (Sidi El Houari et Derb).
Il est à signaler également, la passivité de quelques propriétaires de ces immeubles qui ne font rien pour changer le visage de ces immeubles, de celle des occupants également qui ne cotisent pas pour soutenir une bâtisse ou refaire une partie du béton et attendent l’intervention des pouvoirs publics pour espérer être relogés, ce qui est tout à fait leur droit. La question des immeubles du vieux bâti reste un problème épineux. Chaque année qui passe, ces immeubles du centre ville qui s’effritent en raison de leur vétusté, des aléas climatiques, des eaux souterraines, se transforment en une véritable bombe à retardement.
Fethi Mohamed
Fethi Mohamed