mercredi , 7 juin 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Le ministre de la Santé annonce l’entrée de l’Algérie en phase 3 et assène </span>:<br><span style='color:red;'>«On doit se préparer au pire» </span>

Le ministre de la Santé annonce l’entrée de l’Algérie en phase 3 et assène :
«On doit se préparer au pire» 

En termes de riposte, la phase 3 amène l’Etat à user de tous ses moyens pour traiter les cas les plus graves. Le président de la République a, à ce propos, évoqué le déploiement de l’Armée sur le plan sanitaire. Des hôpitaux de campagne seront installés pour la prise en charge des malades gravement atteints.

C’est officiel. L’épidémie de coronavirus a passé un cap en Algérie. C’était certes attendu, mais l’annonce en elle-même est tombée, hier, comme un assommoir sur les Algériens. «L’Algérie est entrée en phase 3 de l’épidémie du coronavirus», a déclaré le ministre de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid. La déclaration du ministre est en soi lourde, sachant ce que le mot «phase 3», veut dire en termes d’aggravation de l’épidémie et de la lourdeur des mesures à prendre pour y faire face. Le ministre de la Santé résume la prochaine étape par une phrase terrifiante : «On doit se préparer au pire». Une mise en garde qui vaut son pesant de sérieux, dans un contexte sanitaire plutôt stressant pour l’ensemble de la communauté nationale. Mais le pire, évoqué par le ministre pourrait visiblement être contrôlé, voire quelque peu confiné. Un espoir qui fait dire à M.Benbouzid que l’Algérie, à la différence de l’Italie, «a anticipé en prenant les dispositions nécessaires dès le début». Le ministre s’est voulu d’autant plus rassurant qu’«il n’y a pas de pénurie de produits pharmaceutiques au niveau des hôpitaux», insiste-il.
Il faut savoir que la phase 3 signifie que le virus circule sur l’ensemble du territoire national. Cela revient à dire que l’augmentation rapide du nombre de cas annonce clairement le début de la vague épidémique. Cette phase suppose l’arrêt de la surveillance individuelle. Ce qui restera à faire, consiste à limiter la contagion par des mesures barrières, de réduire la charge sur le système de santé, de limiter l’absentéisme au travail, de renforcer la capacité de réponse sanitaire. La mise en application de mesures strictes de confinement poursuit l’objectif d’atténuer les effets de ladite vague épidémique.
En termes de riposte, la phase 3 amène l’Etat à user de tous ses moyens pour traiter les cas les plus graves. Le président de la République a, à ce propos, évoqué le déploiement de l’Armée sur le plan sanitaire. Des hôpitaux de campagne seront installés pour la prise en charge des malades gravement atteints. L’Armée viendra en appuie au secteur sanitaire qui disposera, en plus de toutes les structures de santé publiques et privées disponibles, mais aura également à sa disposition des unités hôtelières qui seront transformées en lieu d’accueil des personnes contaminées. Au plan sécuritaire, la chasse aux spéculateurs sera très forte et les sanctions seront, bien entendu, exemplaires.
L’Algérie s’emploie donc à entrer de plein pied dans la logique de la phase 3, alors que le nombre de victimes n’atteint pas encore la vingtaine. Une précaution qui pourrait être salutaire, puisque l’Italie qui a enclenché le stade 3 à 500 morts est totalement dépassée. De même que la France qui a décrété le confinement à 150 morts.
Cela étant dit, M. Benbouzid a rappelé que l’Institut Pasteur d’Algérie «demeure l’unique structure habilitée à effectuer des analyses sur le coronavirus». Il précisera, à ce propos que ces mêmes analyses «seront bientôt effectuées à Constantine et à Oran». L’on apprendra de la bouche du ministre que le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus rend public quotidiennement, vers 17h, un communiqué dans lequel il fait le point de la situation, ajoutant que ce Comité rend compte de l’évolution de la situation toutes les deux heures au président de la République.
Le ministre a, en outre, fait savoir que dans le but d’éviter toute confusion dans la diffusion des informations, il a été interdit aux directeurs de la santé au niveau des wilayas de faire des déclaration sur le coronavirus en Algérie.
Nadera Belkacemi