Le procès concernant les affaires de corruption et blanchiment d’argent dans lesquelles sont impliqués plusieurs anciens ministres, responsables de haut rang, fonctionnaires ainsi que l’homme d’affaires, Ali Haddad, s’est ouvert, hier, au tribunal de Sidi M’hamed, à Alger.
En plus du patron de l’entreprise des travaux publics (Groupe ETRHB) et ex-président du FCE (Forum des chefs d’entreprise), les ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal sont aussi poursuivis dans cette affaire liée à plusieurs délits commis lors de l’octroi et réalisation de différents projets d’infrastructures et concernant aussi le financement occulte de la campagne électorale de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.
L’ex-patron des patrons, Ali Haddad, est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation tels que «obtention de privilèges, d’avantages et de marchés publics en violation de la législation», «dilapidation de deniers publics», «abus de fonction», «conflit d’intérêts» et «corruption dans la conclusion de marchés publics».
D’anciens membres de gouvernement sont également poursuivis dans cette affaire, en l’occurrence, les ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, il s’agit des anciens ministres Abdelghani Zaâlane, Amar Ghoul, Youcef Yousfi, Boudjemaâ Talai, Amara Benyounès, Mahdjoub Bedda, Mohamed Hattab et Abdeslam Bouchouareb, qui est actuellement en fuite.
Pour ce qui est, précisément, de la nature des accusations qui pèsent sur eux, les accusés sont poursuivis pour les chefs d’inculpation de «blanchiment d’argent, pressions sur des fonctionnaires afin d’obtenir d’indus avantages, corruption de fonctionnaires et financement occulte de campagne électorale».
En outre, les accusations concernant l’affaire de financement occulte de la campagne électorale de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, les accusés qui devaient être entendus, hier, par le juge du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) sont poursuivis pour d’autres affaires liées aux projets du secteur des travaux publics.
Il s’agit, ainsi, de grands projets d’infrastructures publiques qui se trouvent au centre de cette affaire, à l’instar de celui de l’autoroute Boudouaou-Zéralda, la pénétrante de l’aéroport international d’Alger, l’autoroute Est-ouest…etc.
Il est à rappeler qu’au mois de décembre de l’année passée, Ali Haddad a été condamné dans une affaire par le Tribunal de Sidi M’hamed à 7 ans de prison et la peine a été ensuite réduite en appel à 4 ans de prison en mars de l’année en cours. Il est à signaler que d’autres ministres comme Ammar Tou, Karim Djoudi, et Abdekader Bouazgui, ainsi que Mohamed Khenfar, ex-wali d’El Bayadh, ont obtenu un non-lieu dans cette affaire, et peuvent être convoqués comme témoins.
À rappeler enfin que les ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, quant à eux, étaient condamnés dans l’un des volets de cette affaire.
Samir Hamiche
Samir Hamiche