M. Messaoud Jari sera donc le sixième wali en poste à Oran contraint d’effectuer des visites d’inspection au projet de la nouvelle route du port pour faire accélérer l’avancement du chantier. Un projet qui traîne en longueur depuis bientôt dix ans et qui a du mal à sortir de cette espèce de fatalité qui pénalise cruellement le développement et le progrès de la capitale oranaise. Le premier responsable local, en tournée la semaine dernière à travers les chantiers, ne pouvait que donner de fermes instructions au groupement algéro-turc chargé de la réalisation du projet, exigeant d’eux une accélération de la cadence des travaux afin de permettre «la réception du projet dans les plus brefs délais». Il est vrai que le taux global d’avancement du projet, qui serait de 86%, ne permet nullement d’apprécier la durée de ce qui reste à réaliser, tant il est vrai que les derniers travaux en cours sont d’une tout autre dimension et d’une autre complexité. C’est sans doute pourquoi le wali a suggéré d’étudier la possibilité de livrer et d’exploiter un premier tronçon de cette route en attendant l’achèvement des ouvrages d’art, dont le pont et les autres structures composant le projet. Il s’agit notamment des tranchées couvertes (950m), du viaduc (692m) et d’un tunnel de (1592 m). Décrit par les urbanistes comme projet structurant vital pour l’avenir économique et touristique de la ville d’Oran, ce projet de nouvelle pénétrante autoroutière du port d’Oran a malheureusement connu lui aussi une série de «couacs» et de «contretemps» liés comme toujours aux lourdeurs et pesanteurs du système de gestion des procédures administratives et financières devant débloquer les crédits et lancer le chantier. Et après le démarrage des premiers travaux, on allait se rendre compte de certaines failles et contraintes techniques nécessitant des ajustements et de lourds travaux complémentaires nécessitant des rallonges de crédits importants. Sans vouloir dénigrer ou remettre en cause les compétences des uns et l’intégrité morale des autres, on ne peut, encore une fois, que déplorer ce qui semble être, pour certains observateurs, un grave manque de réflexion et de maturation de ce projet. On se souvient que ce n’est qu’à l’arrivée de l’ancien wali Mouloud Chérifi, que le débat a été ouvert sur la nécessité de prolonger cet axe routier à travers l’enceinte du port pour établir une liaison avec le quartier de la pêcherie devant être aménagé et une future Marina, évoquée elle aussi depuis des lustres. Le projet révisé prévoit aussi, en théorie, de relier la nouvelle pénétrante au réseau de circulation grâce à un ouvrage d’art à réaliser au niveau du rond-point des Falaises. Combien de walis se succéderont encore au chevet de ce grand projet avant qu’il ne soit totalement achevé ?
Par S.Benali