La Conservation des forêts de la wilaya d’Oran, a organisé samedi dernier, sur le Plateau de Moulay Abdel Kader, au sommet du Murdjajo, une campagne de reboisement avec la participation de plus de 200 participants, cadres et employés de la DJS, de la Direction de la Protection Civile et de l’entreprise de wilaya ‘’Bahia Nette». On a noté également, le concours de l’association Bel Horizon avec plusieurs dizaines de ses volontaires participants à cette opération qui a abouti, nous dit-on, à la plantation de 600 arbustes. Cette campagne de reboisement se poursuivra jusqu’à fin mars 2020, à travers toutes les communes de la wilaya. On ne peut évidemment qu’applaudir et soutenir ce genre d’initiative visant à la préservation et à l’expansion de la richesse forestière de la wilaya. Surtout qu’on connaît l’état actuel de ce patrimoine naturel, marginalisé et perpétuellement agressé par un grand nombre de fléaux qui contribuent à sa dégradation. Évoquant le sujet lors de leur dernière rencontre autour d’une table au café des lamentations, «les mauvaises langues» locales, ont pointé du doigt l’organisation administrative, à tous les échelons de l’Etat, qui aujourd’hui encore, accorde une faible place au secteur des Forêts, toujours noyé parmi d’autres domaines, importants tels l’agriculture, l’eau ou l’environnement…Parent pauvre du développement national, la gestion et la préservation des Forêts algériennes, ne reposent en réalité, que sur une feuille de route à minima fixant les règles et les actions élémentaires devant être menées chaque année pour éviter la régression. Là ou les espèces forestières, telles le chêne-liège, constitue une ressource économique inintéressante, comme dans les Wilaya d’El Tarf et Annaba, des efforts ont été il y a quelques temps, engagés pour améliorer les conditions d’exploitation et de préservation. Mais en règle générale, dans presque toutes les wilayas, aucune action d’envergure n’est menée, en termes de formation, d’encadrement technique, de mobilisation de moyens humains, et d’innovations permettant une préservation de la ressource forestière et son intégration dans un plan global d’extension au profit de l’environnement et de l’écologie sous toutes ses formes. La médiatisation et la mobilisation citoyenne lors d’une grande opération de reboisement, semblent aujourd’hui, bien pénalisées par une atmosphère politique et sociale braquée sur bien d’autres préoccupations. «Si tous les militants marcheurs du Hirak se donnaient le mot pour aller planter chacun un arbre un vendredi par mois, la forêt algérienne, notamment à Oran, aurait tout à gagner» s’exclamait un cadre retraité. Et son voisin d’ajouter: «Jamais aucun parti politique local, même les soi-disant plus importants, n’a organisé une journée de plantation avec les milliers de militants qu’il prétend avoir…Il faut croire que le militantisme partisan serait incompatible avec les grandes questions liées à l’environnement ou à l’amélioration du cadre de proximité..». Pour une grande cité comme Oran, ce n’est pas la bagatelle de 600 arbres qui auraient du être plantés en une journée, mais bien dix voire vingt fois plus si tout le monde était intéressé et motivé…
Par S.Benali