mercredi , 7 juin 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Coopération commerciale avec l’UE et la Zone arabe </span>:<br><span style='color:red;'>Plaidoyer pour la révision des accords d’association </span>

Coopération commerciale avec l’UE et la Zone arabe :
Plaidoyer pour la révision des accords d’association 

Critiqués déjà par plusieurs experts par le passé, les accords d’association signés par l’Algérie avec l’Union européenne et la Zone arabe, avaient été mal négociés et ne renforcent pas assez les revenus provenant du commerce extérieur et menacent le produit local.

En plus des appels qui ont été lancés dans ce sens, lors de différentes occasions, la directrice de la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie (CACI), Mme Wahiba Bahloul, a plaidé, aussi, pour la révision de ces accords qui ne renforcent pas la production locale algérienne.
Intervenant hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, la directrice de la CACI a affirmé que les accords signés avec l’Union européenne (UE) et celui de la zone de libre-échange arabe ont été mal négociés, plaidant, au passage, à les revoir. Pour appuyer ses dires, Mme Bahloul s’est référée au programme économique et plan d’action adopté par le nouveau gouvernement. «Il est grand temps de revoir ces accords». Dans le programme économique récemment arrêté par le nouveau gouvernement, il est clairement dit qu’il y a nécessité de revoir ces accords. Il n’y a pas uniquement l’accord d’association avec l’UE mais également l’accord avec la zone de libre-échange arabe», a-t-elle déclaré.
Elle a fait savoir, pour ce qui est de l’accord d’association avec l’UE, que le bilan en termes de chiffres de cet accord, fait ressortir une perte fiscale de 2 milliards de dollars mais il y a quand même d’autres pertes dont, des dommages collatéraux qu’il va falloir recadrer, déplorant le fait que «tout le chapitre relatif à l’investissement n’a pas été pris en charge», déclare Mme Bahloul. Insisté sur un accord mal négocié, signé avec l’Union européenne, Mme Bahloul a affirmé qu’il faut revenir au contexte dans lequel l’accord d’association a été négocié.
Par ailleurs, l’invitée de la chaîne III a aussi critiqué l’accord signé avec la Zone arabe de libre-échange qui menace les produits nationaux, remplacés par ceux importés d’Egypte et de Jordanie.
«Nous avons pris le train en marche et il nous a été demandé de l’appliquer immédiatement, alors que nous n’étions pas préparés», a-t-elle estimé.
Elle a affirmé que l’accord de Zone arabe de libre-échange a été aussi mal négocié, arguant que les marchandises égyptiennes et jordaniennes ont pénétré le pays au détriment de celles produites localement. Cette pénétration a obligé l’Algérie à fixer une liste négative pour protéger le produit local.
L’invitée de la chaîne III a plaidé pour la révision de ces accords à travers l’implication des opérateurs économiques.
Évoquant les accords signés dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), Mme Bahloul a fait savoir que «l’Algérie a été impliquée dans le processus de début jusqu’à la fin, ce qui lui a permis d’évaluer les atouts et les faiblesses de l’intégration dans cette zone».
Il convient de rappeler, que le Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, a évoqué ces accords où il a recommandé au gouvernement, lors du dernier Conseil des ministres, de faire une évaluation rigoureuse et objective des effets des accords commerciaux déjà conclus ou ceux encore en discussion sur l’économie nationale.
Le chef de l’État avait aussi recommandé le renforcement des mécanismes de concertation sectorielle de la politique du commerce extérieur.
Évoquant l’accord d’association avec l’Union européenne, le ministre délégué au Commerce extérieur, M. Aïssa Bekkai, a souligné pour sa part, que l’Algérie est en droit d’en extraire les règles.
«De nombreux points se sont révélés négatifs pour notre économie. C’est pourquoi la révision de certaines dispositions est urgente, d’autant qu’à partir de septembre 2021, de nombreux produits issus de l’espace européen et destinés à l’exportation vers l’Algérie, ne seront soumis à aucun tarif douanier», a-t-il fait savoir.
Samir Hamiche