jeudi , 23 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Importation de véhicules neufs</span>:<br><span style='color:red;'>Possibilité d’une mise sur le marché vers la fin de l’année en cours</span>

Importation de véhicules neufs:
Possibilité d’une mise sur le marché vers la fin de l’année en cours

Les véhicules neufs importés peuvent être mis sur le marché national vers la fin de l’année en cours.

C’est ce qu’annoncé, jeudi dernier, le ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Ait Ali Braham, lors d’une conférence de presse.
Il a affirmé à propos des concessionnaires agréés qui seront autorisés à importer des véhicules, qu’ils seront connus au «cours du dernier trimestre 2020», précisant que «les premiers véhicules neufs importés ne peuvent théoriquement être mis sur le marché que vers la fin de l’année». M. Ait Ali Braham a ensuite détaillé les modalités du nouveau cahier de charges qui détaille le travail des concessionnaires. «Ce nouveau cahier des charges exige la possession des capacités nécessaires pour exercer cette activité notamment en matière de showrooms, d’ateliers de services après-vente et du personnel qualifié», a-t-il affirmé.
Et d’ajouter «le concessionnaire ne peut pas importer un véhicule sans avoir au préalable une commande d’un client ; «C’est fini les gigantesques stocks qu’on écoulait au gré de la conjoncture», a-t-il précisé.
Il a rappelé que, dans le cadre de la loi de finance complémentaire 2020, la règle 51/49 est maintenue pour les activités d’achat/revente, ce qui signifie qu’un étranger ne peut activer en Algérie en tant que concessionnaire sans partenariat avec une partie algérienne qui doit être actionnaire majoritaire. À propos des prix des véhicules qui seront importés, M. Ait Ali Braham a relevé que ce cahier des charges poussera les concessionnaires à vendre avec des marges de bénéfices «raisonnables».
Le ministre a cité une lacune qui pourra impacter les prix des véhicules neufs. Il s’agit de «la dépréciation du dinar algérien aura ses répercussions certaines sur les prix des véhicules neufs». Il considère ainsi que le prix d’un véhicule touristique «ne représente pas une priorité sociale» pour le gouvernement puisque «il ne s’agit pas d’un besoin de base».
Le ministre a souligné concernant la possibilité de transformer les agréments des opérateurs activant dans l’assemblage automobile que toute personne intéressée par l’activité de concessionnaire doit avoir un nouvel agrément, y compris les anciens concessionnaires. «Le nouveau cahier de charges est une remise des pendules à l’heure, une remise à zéro des agréments. Les agréments en tant que monteur ne sont pas transposables sur l’activité de concessionnaire, et c’est valable aussi pour les anciens agréments de concessionnaires», a-t-il affirmé.
Détaillant un peu plus le contenu du cahier des charges de l’industrie mécanique, M. Ait Ali Braham a affirmé que celui-ci sera accompagné par un autre qui régit l’activité de la sous-traitance et l’intégration locale. Les opérateurs pourront bénéficier, dans le cadre de ce document, de plusieurs avantages afin d’assurer un maximum de valeur ajoutée algérienne. Un troisième cahier des charges sera également promulgué d’ici juillet et qui fixe les conditions et modalités d’exercice des activités de concessionnaires de véhicules neufs.
Après sa rentrée en vigueur, le ministère commencera à recevoir les demandes qui seront traitées dans un délai d’un mois au maximum, selon les termes du nouveau cahier des charges qui prévoit aussi le droit de recours en cas de refus, a précisé le ministre.
Le nouveau cahier des charges promulgué d’ici à juillet
Par ailleurs, M. Ait Ali Braham a fait savoir que le nouveau cahier de charges relatif à l’activité de production de véhicules en Algérie sera promulgué d’ici le mois de juillet prochain,
Ce cahier des charges est conçu principalement dans l’objectif d’asseoir une véritable industrie mécanique en Algérie, en exigeant un niveau minimum d’intégration de composantes locales de 30% ainsi que la fabrication de la carrosserie localement, explique M. Ait Ali Braham. «Le nouveau cahier des charges a la particularité de différencier entre les investissements étrangers à 100% (puisque la règle 51/49% ne concerne plus cette filière), les investissements d’Algériens en partenariat avec des étrangers et les investissements algériens, avec un régime spécifique pour chacun», a-t-il précisé.
Il prévoit ainsi un traitement différencié des autres, pour les Algériens qui veulent se lancer dans cette activité.
«Il peut y avoir des tentatives d’industrialisation à petite échelle pour des modèles low cost qui seront initiés un jour par des Algériens. Ce n’est pas la mer à boire, surtout pour certains segments de véhicules», affirme M. Ait Ali Braham. En outre, le nouveau cahier des charges priorise les véhicules utilitaires, vu leur potentiel en matière d’intégration nationale:
«Pour l’utilitaire, on peut intégrer en Algérie jusqu’à 60%. Nous allons donc donner la priorité à ce type de véhicules qui comprend même les tracteurs, les camions semi remorques et les bulldozers et nous n’allons pas appliquer les mêmes clauses contraignantes du véhicule touristique». Pour ce qui est des industries relevant du ministère de la Défense nationale, le ministre a affirmé qu’elles ne sont pas concernées par les clauses du cahier de charges vu leurs missions stratégiques qui visent essentiellement l’autonomisation de l’Armée nationale populaire (ANP) en matière d’équipements.
«Ces industries participent à une mission autre que celle de satisfaire les besoins des consommateurs ou de créer des plus-values commerciales. Il n’y a aucune raison d’appliquer les clauses de cahier des charges à une institution qui assure la sécurité du pays et qui s’alimente du budget public», a-t-il argué. Concernant la capacité de l’Algérie à capter réellement des investisseurs étrangers pour installer des véritables usines d’automobiles, le ministre a estimé que l’avantage comparatif du pays était son marché qui demeure le plus important dans la région. Toutefois, il a souligné que l’Algérie n’allait pas s’efforcer, notamment à travers «des concessions démesurées ou des sacrifices fiscaux», à pousser les industriels étrangers à venir investir. «Nous n’avons jamais dit que nous avons un plan pour un véhicule algérien. Nous plaçons les jalons de ce qui devrait être une industrie automobile. Si les opérateurs estiment qu’ils peuvent trouver leurs intérêts en Algérie, qu’ils soient les bienvenus, dans le cadre des ces repères. S’ils estiment qu’ils ne peuvent pas trouver leurs intérêts chez nous, nous n’obligeons personne à venir ( ). Nous ne sommes pas acharnés à avoir une industrie automobile touristique», a-t-il relevé. M. Ait Ali Braham a affirmé que, par contre, la nouvelle vision relative à l’industrie mécanique favorise l’installation des équipementiers en Algérie à travers notamment des avantages fiscaux et financiers, note M. Ait Ali qui fait remarquer que «ces équipementiers ne sont pas obligés de travailler avec des assembleurs puisque ils peuvent opérer sur le marché de la pièce de rechange», a-t-il conclu.
Synthèse: Samir Hamiche