L’économie mondiale a vécu plusieurs crises majeures. De 1929 à 2008 en passant par 1987, les raisons des déprimes étaient humaines et l’on savait à peu près comment faire pour sauver les meubles. Dans le traitement qu’imposaient les banques centrales aux différents systèmes, certaines payaient une facture plus lourde que les autres. Mais l’un dans l’autre, on savait comment et qui allait s’en sortir et qui allait tout encaisser. Mais, dans l’actuelle crise suscitée par le plus petit des êtres vivants de la planète, il semble que tout le monde soit dans l’expectative. Les bourses dévissent, des entreprises déposent le bilan et personne n’ose établir une quelconque démarche pour rebooster l’économie de la planète.
Il faut savoir, en effet, qu’aucun secteur n’échappe à la crise. Il n’y a pas de «valeur refuge» pour ainsi dire. Le tourisme et les transports sont à avoir été frappés de plein fouet. Et de proche en proche, toute l’activité humaine s’en trouve impactée. De Shanghai à Wall Street, les marchés connaissent de sérieux à-coups. Les prix des matières premières, dont l’industrie chinoise est gourmande, s’affaissent. Entre la mi-janvier et hier, les cours de l’or noir ont plongé comme jamais.
En Allemagne, en Corée du Sud, au Japon, en Italie, en France, aux Etats-Unis, partout, des industriels font part de difficultés à s’approvisionner en pièces et composants habituellement produits par des partenaires chinois. Plusieurs constructeurs automobiles ont du fermer provisoirement leurs usines en Corée du Sud. Le géant américain Apple, gère l’arrêt de la production de fournisseurs.
Les économistes parlent de «choc d’offre». Et compte tenu de la place de la Chine dans les échanges mondiaux, il est massif. Les dirigeants de la planète prennent la mesure du risque: que ce choc entraîne des défaillances d’entreprises et un ralentissement d’une économie déjà affaiblie par les tensions commerciales entre la Chine, les Etats-Unis et l’Europe.
De nombreuses multinationales préviennent que la crise sanitaire aura un impact sur leurs résultats. Les marchés boursiers commencent à s’affoler. La dernière semaine de février est une débandade: en Europe et aux Etats-Unis, les indices perdent plus de 12%, du jamais-vu depuis la crise de 2008-2009, quand l’économie mondiale était entrée en récession.
Récession: le risque commence à pénétrer les esprits. L’heure est au branle-bas de combat. Le 3 mars, la banque centrale américaine (Fed), surprend en baissant ses taux directeurs. La Chine arrose son économie de liquidités, tandis que l’Italie, l’Allemagne ou la France tentent de soutenir leurs entreprises.
Par Nabil.G