Coronavirus oblige, les prix de l’or noir connaissent, ces dernier jours, une dangereuse variation à la baisse susceptible de créer un début de panique au niveau des sphères dirigeantes du pays. Et pour cause, à New York, comme à Londres, les cours se rapprochent des niveaux plancher pour soutenir l’effort d’investissement de l’Etat. Cela voudrait-il dire que dans un court terme, les fameux projets dégelés retourneront dans les cartons? On n’en est pas encore là, relèvent de nombreux observateurs qui constatent la marge appréciable dont dispose l’Algérie au plan de ses finances publiques. Totalement désendetté, avec en prime d’importantes réserves, même si celles-ci ne sont pas au niveau record de 2013, le pays est, disons-le franchement, à l’abri d’un «traumatisme» financier à plus ou moins court terme. Dans les semaines et mois à venir, l’on n’est pas sensé sentir le dévissement de l’or noir sur le quotidien des Algériens. Mais cette assurance n’est que relative en réalité. La raison tient de la trop grande importance qu’a le pétrole dans la structure des recettes nationales.
Dans le court et moyen terme, il est humainement impossible de redresser la situation avec les seules potentialités du pays. Le gouvernement Djerad n’a d’autres choix que de croiser les doigts et espérer que la guerre contre le coronavirus soit de courte durée et que la machine économique chinoise puisse redémarrer sérieusement afin de tirer vers le haut les prix de l’or noir, actuellement principale, voire seule ressource du pays.
Même si nombre d’observateurs n’accordent pas une importance « historique » à cette baisse des prix et estiment vraisemblable une reprise des cours dans les toutes prochaines semaines, il demeure que le « traumatisme » de la crise des années 80 est encore vivace dans les cercles des décideurs. Un autre tour de vis n’est donc pas à exclure à l’occasion de la prochaine loi des Finances complémentaire, si d’ici là, la situation sanitaire chinoise ne s’améliore pas. Il est entendu que ledit tour de vis concernera essentiellement les partenaires de l’Algérie qui verront leur bisness facile de moins en moins évident. Tout comme seront touchés tous les « affairistes » nationaux dont le seul but dans la vie est de traire la « vache à lait » qu’est devenue l’économie nationale par la volonté d’une caste de patrons pas du tout regardants à l’intérêt de leur pays.
Dans tout cela, il faut peut être comprendre, une bonne fois pour toutes, que dans le combat émancipateur de l’économie nationale et au lendemain d’une élection présidentielle censée ouvrir la voie à la nouvelle République, que le combat ne fait que commencer.
Par Nabil.G