vendredi , 9 juin 2023
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Conseil des ministres :
Remettre l’économie sur rails 

La question des Finances publiques a été abordée par le biais d’une communication du ministre des Finances qui a présenté un exposé sur la maitrise des importations de services et la problématique des ports secs dans lequel il a évoqué les raisons de l’augmentation rapide de la facture des services, proposant une batterie de mesures pour la maitrise des importations de services.

Le Conseil des ministres s’est réuni, dimanche dernier. Plusieurs dossiers étaient sur la table, dont celui de la pêche. Un plan sur cinq ans a été présenté par le ministre de la Pêche. Il est prioritairement question, à travers une série de mécanismes et un processus de mise en synergie des énergies, de porter le niveau des productions halieutiques à 166.000 tonnes, de créer 30.000 nouveaux emplois. Cela après avoir mis au point «un système productif halieutique construit avec des moyens et intrants produits localement et de lancer un vaste programme de développement de l’aquaculture marine et continentale», rapporte un communiqué de la présidence de la République. La formation, l’encouragement des investisseurs, la débureaucratisation de l’opération de l’octroie du foncier aux investisseurs, figurent également sur la liste des actions prioritaires à mener.
Le Président de la République a rappelé dans une intervention à l’issue de la présentation du ministre, que «la satisfaction des besoins du citoyen dans tous les domaines était au cœur du programme du Gouvernement, d’où l’idée de créer un ministère dédié spécialement à la pêche et aux produits halieutiques, étant un département tout autant important que celui de l’agriculture auquel il était rattaché auparavant».
Le cap est ainsi fixé. Mais cela se réalise grâce à la lutte contre les «pratiques bureaucratiques qui limitent l’ambition du secteur, à la nécessité pour les pêcheurs de s’organiser en coopératives avec la contribution de la société civile et à l’exploitation de la haute mer par le recours à une flotte nationale dirigée par des cadres algériens formés par des pays leaders dans le domaine», a souligné le chef de l’Etat.
Le même Conseil des ministres a abordé la question des Finances publiques, par le biais d’une communication du ministre des Finances qui a présenté un exposé sur la maitrise des importations de services et la problématique des ports secs dans lequel il a évoqué les raisons de l’augmentation rapide de la facture des services, proposant une batterie de mesures pour la maitrise des importations de services.
On retiendra spécifiquement dans le propos du ministre, la question des ports secs qui a suscité un commentaire du Président, mais également quelques décisions fermes. Ainsi, Abdelmadjid Tebboune a pointé du doigt les risques que représentent certaines, dans leur état actuel, pour la sécurité et la souveraineté nationales ainsi que pour le Trésor public. «A cet effet, il enjoint au Gouvernement de procéder à la fermeture immédiate des ports secs non autorisés, et de faire obligation à ceux autorisés de se doter de scanners pour faciliter le contrôle par les douanes», rapporte la même source.
Cela étant et outre l’instruction de développer notre flotte maritime pour être en mesure, d’ici la fin de l’année en cours, le chef de l’Etat a ordonné que la priorité absolue dans l’octroi des contrats de maintenance soit accordée aux enfants de la patrie, d’autant plus que certains contrats signés avec des parties étrangères pour de longues durées sans prévoir de transfert technologique alors que le niveau des diplômés de nos universités s’est amélioré.
Sur le volet de la réduction de la facture d’importation, on retiendra l’intervention du ministre de l’Industrie qui a révélé que les importations du pays en produits industrialisés, destinés à l’investissement et à la consommation «ont atteint 12 milliards USD, avec une exonération permanente et injustifiée de taxes douanières, d’où l’impératif de réformes structurelles urgentes, dont l’annulation de l’exonération de certaines taxes pour corriger les dysfonctionnements et réaliser, ainsi, une économie de 4 milliards de USD de montants transférés, en plus de 250 milliards de DA au titre des droits du Trésor public». Edifiant. Cela met en exergue la marge d’économie que le pays peut faire.
Le même ministre de l’Industrie a abordé d’autres produits importés, qui font l’objet d’une étude pointue dans le but de réduire la facture d’importation les concernant. Le président de la République a souligné «la nécessité d’accélérer la mise en œuvre du plan industriel proposé dans le cadre d’un développement national équilibré, afin que le citoyen puisse ressentir sur le terrain un véritable début de changement en adéquation avec ses ambitions et aspirations», rapporte le communiqué.
Le volet de l’agriculture industriel a, lui aussi, fait l’objet d’un exposé du ministre de l’Agriculture qui a évoqué l’organisation juridique de l’Office de Développement de l’Agriculture industrielle en Terres sahariennes, conformément aux décisions du Conseil des ministres du 03 mai 2020. Il a, dans ce cadre, «mis en exergue le rôle stratégique de l’Office qui aura pour mission de développer et promouvoir les cultures industrielles stratégiques sur les terres sahariennes, notamment les céréales dont le mais, et les industries sucrière et oléagineuse», souligne la même source. Le président de la République a souligné l’importance de garder en vue «l’objectif économique national de la création de cet Office, à savoir s’affranchir le plus tôt possible de l’importation des cultures sucrières, des oléagineuses et du maïs pour économiser la devise, insistant sur l’impératif de déterminer les droits et obligations des parties opérant avec l’Office de Développement de l’Agriculture industrielle en Terres sahariennes, suivant un cahier des charges précis».
Enfin, le ministre du Commerce a donné un exposé sur la situation des importations des produits agricoles et les mesures prises par son Département pour protéger la production agricole nationale. Il a ainsi passé en revue la structure des importations agricoles, notamment les viandes, les fruits et légumes, le lait, le blé, l’orge et le mais. Intervenant au terme de cet exposé, le Président a ordonné l’interdiction totale de l’importation des produits agricoles pendant la saison de cueillette, et ce, afin de protéger la production nationale, ainsi que le durcissement du contrôle sur les fruits importés en vue d’éviter la surfacturation et s’assurer de la qualité pour la préservation de la santé du citoyen.
Nadera Belkacemi