jeudi , 23 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Le Premier ministre aux cadres de l’Etat </span>:<br><span style='color:red;'>«Soyez francs, sincères et réalistes» </span>

Le Premier ministre aux cadres de l’Etat :
«Soyez francs, sincères et réalistes» 

L’autre responsabilité des cadres de l’Etat et pas des moindres, consiste à «être un modèle à suivre en terme d’intégrité, d’abnégation, de service du citoyen et du pays et de sens des responsabilités», insiste Abdelaziz Djerad.

La confiance et le réalisme sont les deux axes qui guideront les responsables algériens pour tisser des liens solides avec les citoyens. Une approche qui suppose une refondation de la relation gouvernants-gouvernés. Il faut dire que le Premier ministre qui a posé ce postulat lors de son discours, hier, devant les cadres de la Nation, avait l’air d’avoir bien étudié la question de la rupture de confiance entre le pouvoir politique et les Algériens. «Nous sommes conscients que l’établissement de passerelles avec les citoyens passe par la franchise et la divulgation, loin de toute utopie et de dérobade de la responsabilité», a franchement affirmé M.Djerad, qui n’a pas manqué d’interpeller l’assistance du Palais des Nations dans le sens de sa responsabilité «d’être en contact avec les citoyens et de leur prêter attention».
Faisant une allusion directe au documentaire diffusé à l’ouverture de la réunion wali-gouvernement, le Premier ministre a appelé les walis à «opérer une véritable rupture avec la bureaucratie dans toutes ses formes», à «intensifier le travail de terrain, suivre la situation des citoyens et écouter leurs préoccupations». L’autre responsabilité des cadres de l’Etat et pas des moindres, consiste à «être un modèle à suivre en terme d’intégrité, d’abnégation, de service du citoyen et du pays et de sens des responsabilités», insiste Abdelaziz Djerad. «Vous devez être un bon modèle à suivre en matière de respect de la loi, de service et de lutte contre tous les dépassements et les aspects de clientélisme et d’abus de pouvoir», a-t-il dit, s’adressant à l’assistance. Une manière d’affirmer que l’exemple doit d’abord venir du personnel de l’Etat à tous les niveaux de responsabilité.
Abordant les priorités de l’action gouvernementale, M. Djerad a précisé qu’elles seront axées essentiellement sur un ensemble de points, en tête desquelles figurent «la modernisation et mise à niveau de l’appareil administratif avec une intégration judicieuse de la numérisation et des nouvelles technologies dans le cadre d’un modèle ayant le citoyen comme principal élément de l’équation». Un défi aux multiples dimensions qui conditionne la réussite de toute la démarche gouvernementale. C’est à travers la numérisation qu’on tisse la confiance et améliore les conditions de vie de la population. C’est d’ailleurs l’une des principales fonctions de la politique de l’exécutif, dont l’objectif consiste à «répondre aux besoins des citoyens même s’ils se trouvent aux confins du pays (et) la libéralisation des initiatives et la création de catalyseurs aux jeunes qui sont un facteur actif dans le présent et l’avenir du pays», a-t-il ajouté.
Cette volonté s’appuie sur une vision claire et des actions concrètes. A ce propos, le Premier ministre a annoncé la révision du fonctionnement de certains établissements relevant du secteur de l’Intérieur, notamment la Délégation nationale aux risques majeurs, la Délégation nationale de sécurité routière, le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), le Centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (CENEAP) et le Centre national de formation, de perfectionnement et de recyclage des personnels des collectivités locales.
Pour illustrer les intentions du gouvernement, M.Djerad explique que la Délégation nationale dédiée aux risques majeurs «devrait avoir une vision prospective qui lui permette d’anticiper les risques naturels», afin d’éviter la reproduction du scénario des feux de forêts et des inondations enregistrées en 2019 à Tébessa, Saïda et Tizi-Ouzou.
M. Djerad a, par ailleurs, souligné que l’action des responsables locaux sera, désormais, soumise à un contrôle permanent. «Votre travail sera dorénavant soumis à un suivi et à une évaluation continus et vous n’aurez d’autre choix que de réussir dans vos missions et d’obtenir des résultats concrets», a-t-il dit à leur adresse.
Choses quelque peu nouvelle dans la bouche d’un Premier ministre est son propos sur la rencontre gouvernement-walis, il a affirmé qu’il sera tenu «des précieuses recommandations de cette rencontre dans l’élaboration de ses plans sectoriels».
Il faut savoir, enfin, que la réunion de deux jours qui a permis à plus de 1000 cadres de plancher sur les failles de l’administration et la gouvernance, a été un grand moment de franchise, notamment à travers le discours du président de la République.
On pourra dire que l’exécutif a bel et bien fait son autocritique. Il lui reste à renouer avec la société et montrer les premières esquisses de ce que sera la nouvelle République.
Yahia Bourit