dimanche , 28 mai 2023

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Toute la vérité

75 ans après l’un des massacres les plus abjects de l’histoire de l’humanité, la France officielle refuse toujours de reconnaître ses crimes et s’entête à faire sa repentance, elle qui se prétend la terre de la liberté et des droits de l’homme. Le 8 mai 1945, alors que les Algériens, pacifiques et le torse nu, sont sortis dans certaines villes du pays fêter la fin de la guerre mondiale et demander que leur soit enfin restituer leur liberté et leur indépendance, ils sont reçus par des soldats armés jusqu’aux dents qui n’ont pas hésité à tirer sans sommation ni distinction faisant 45000 morts dans ce qui restera comme l’une des plus sales boucheries du siècle dernier.
A ce jour, aucun président de la 5ème république française n’a eu le courage intellectuel et moral de reconnaître les crimes de la France coloniale. Le pire a été signé par le président Sarkozy, qui dans son discours de Dakar, a eu l’outrecuidance de mettre en avant les bienfaits de la triste œuvre du colonialisme sur les terres africaines.
L’Algérie indépendante, peuple et gouvernement, n’a eu de cesse de rappeler la France officielle à son devoir mémoriel et de reconnaissance de ses crimes qui malheureusement ne se résument pas uniquement à ces seuls massacres de mai 1945, mais se sont étendus durant plus d’un siècle, comme l’a rappelé le président de la république Abdelmadjid Tebboune dans son discours de jeudi :« La répression sanglante et sauvage de la colonisation abjecte demeurera une marque d’infamie collée au front du colonisateur qui a commis, 132 années durant, des crimes imprescriptibles à l’encontre de notre peuple malgré les multiples tentatives de les effacer car le nombre de victimes a dépassé cinq millions et demi de personnes tous âges confondus, soit plus de la moitié des habitants de l’Algérie sous l’occupation coloniale. En effet, ce sont là des crimes commis contre l’humanité et contre les valeurs civilisationnelles, car fondés sur la purification ethnique ayant pour objectif de remplacer les populations autochtones par des apports de populations étrangères. Des crimes qui visaient à déraciner l’Algérien, à piller ses richesses et à effacer tout fondement de sa personnalité ».
Des vérités historiques devant lesquelles, la France continue à faire la sourde oreille et s’obstine dans sa politique du déni et du mépris, qui quel que soit le temps finiront par la rattraper. L’histoire ne peut se travestir quelles que soient les échappatoires que met en avant la France officielle. Cette politique du silence finira bien par se heurter à la vérité des faits et à la volonté de tout un peuple qui continuera sa quête d’exigence de la vérité. Toute la vérité.
Par Abdelmadjid Blidi