Comme il fallait s’y attendre la deuxième phase de déconfinement n’a pas été sans conséquences sur la propagation du coronavirus parmi la population. Les chiffres annoncés quotidiennement commencent à inquiéter sérieusement. Mais comme l’a souligné le ministre de la Santé lors de sa visite à Boumerdès, le phénomène n’est pas propre à l’Algérie. « Le nombre d’atteinte a augmenté au niveau mondial et pas seulement en Algérie, vu la nature du virus que nous ne connaissons pas », a nuancé Abderrahmane Benbouzid.
Mais à côté de cela, et nonobstant cette donnée mondiale générale, il n’en demeure pas moins qu’une réelle inquiétude plane sur la difficulté de nos structures sanitaires à faire face à une deuxième vague virulente, surtout si l’on sait que nos hôpitaux sont actuellement à 75% de leur capacité et qu’il va y avoir un réel risque de saturation si les cas graves continuent à augmenter.
Il y’a urgence donc à freiner cette tendance haussière et à mettre en place des mécanismes plus efficients pour endiguer la contamination. D’ailleurs, les pouvoirs publics n’excluent pas de recourir à un nouveau déconfinement dans certaines wilayas, à l’image de Sétif qui inquiète vraiment avec l’explosion des cas de contamination qui dépasse de loin la norme nationale. A ce sujet, le ministre a annoncé lors de cette même visite que ; « la cellule de crise de suivi du coronavirus au niveau du premier ministère a des données exactes sur la situation épidémiologique et a chargé une cellule opérationnelle disposant de tous les moyens et mécanismes d’effectuer une enquête épidémiologique dans la wilaya de Sétif (El Eulma)
qui a enregistré une hausse inquiétante du nombre de cas ».
Mais d’un autre côté, il ne faut pas croire que le cas de Sétif est un cas isolé. La menace guette d’autres régions du pays, à cause du comportement des citoyens qui ont tendance à baisser la garde. A croire qu’il y’a un amalgame chez beaucoup de gens qui pensent que la décision des pouvoirs publics d’alléger les mesures de confinement signifie que c’est la fin du virus. Un amalgame dangereux quand on voit que le gens ne portent plus les masques, qu’ils s’agglutinent devant les transports et les magasins et qu’ils respectent de moins en moins les distanciations physiques.
Il est sûr qu’il faut bien que la vie reprenne ses droits, et qu’il n’y a pas d’autres choix que celui de vivre avec ce virus. Mais vivre avec le coronavirus ne signifie nullement qu’il s’agit de l’ignorer, ou de faire comme si l’épidémie était derrière nous. C’est tout sauf cela, et vivre avec le virus veut surtout dire s’en prémunir plus qu’avant et prendre toutes ses précautions, sinon nous allons tout droit vers la catastrophe.
Par Abdelmadjid Blidi