Comment sera l’année politique après la présidentielle ? Certainement pas une partie de plaisir, au vu du calendrier qui s’annonce plutôt encombré, avec notamment l’entrée en jeu d’un nouvel exécutif qui prendra la relève de celui de Bedoui. Et qui dit nouveau président, avec une équipe inédite, dit changement de mœurs et un nouveau discours dont les partis seront forcément très attentifs et voudront le commenter. Ceci, pour dire que l’année 2020 ne sera pas de tout repos pour la classe politique nationale. Il va donc en résulter une dynamique qui sera, espérons-le, très profitable à l’esprit de réforme qui a accompagné tous les discours des candidats à la présidentielle.
Il reste que cette dynamique que chacun en Algérie, voudrait positive, fera face aux éternels et systématiques opposants à tout ce qui vient du pouvoir. Ces derniers qui «pilonnent» chaque initiative présidentielle et mettent en doute toute action réformatrice, ne se feront pas priés pour réduire l’impact de la prochaine étape. Un état de fait qui donnera à l’observateur une impression d’«un pas en avant et deux en arrière».
Pourtant, il suffirait d’énumérer les acquis arrachés par le mouvement populaire pour s’en convaincre: liberté d’expression et de manifestation, retentissant procès contre les symboles du régime, une Autorité indépendante chargée de l’organisation des élections. Un véritable déverrouillage du champ politique et une sérieuse ouverture en direction de la citoyenneté. Bref un «toilettage» de la parole publique s’est effectivement opéré, avec en prime des garde-fous légaux pour empêcher certaines dérives. Cela, pour la première «salve» des acquis. L’opinion et la classe politique nationale, sont en attente de la seconde série qui, interviendrait après la présidentielle et qui devrait ouvrir plus d’espace et garantir une meilleure expression des partis et de la société civile, à travers, disent tous les candidats, un large débat national. L’idée est d’aller vers une nouvelle Constitution consensuelle et votée par référendum, une nouvelle Assemblée populaire nationale, un nouveau Conseil de la Nation et de nouvelles APC.
Mais, dans tout cela, il convient de constater, que les lois et les règlements ne peuvent à eux-seuls réformer un pays. Tout est dans la volonté d’un grand nombre d’acteurs pour réussir le saut dans l’Algérie de demain. Il faut absolument qu’il y ait en Algérie, un véritable engagement de tous les instants et de toute la classe politique et de la société civile pour convaincre la majorité des Algériens sur l’importance de l’étape que traverse leur pays. Le président, c’est la locomotive, mais le carburant reste la volonté de l’ensemble des Algériens.
Par Nabil.G