mercredi , 7 juin 2023

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Un partenariat à promouvoir

La visite du président turc, Recep Tayyip Erdogan, vise à booster les relations entre les deux pays. Des relations qui ont connu un début de frémissements pour atteindre 4 milliards de dollars d’échanges commerciaux en 2019, faisant de la Turquie le 5ème partenaire commercial de l’Algérie après la Chine, la France, l’Italie et l’Espagne. Une position et des chiffres que les deux parties considèrent néanmoins en deçà de ce qu’ils doivent être, puisque Alger comme Ankara tablent sur un volume de 10 milliards de dollars d’échanges commerciaux à atteindre dans les plus brefs délais.
Cependant, les relations entre les deux pays ne se limitent pas uniquement aux échanges commerciaux, mais à une réelle dynamique de partenariat qui s’est concrétisée dans plusieurs domaines tel l’industrie, l’agroalimentaire ou le tourisme. Un partenariat qui a connu son apogée dans les deux domaines que sont le textile et la sidérurgie, avec notamment, le complexe de textile à Relizane et le complexe sidérurgique d’aciérie et de laminoirs du groupe turc de droit algérien «Tosyali Iron and Steel Industry Algérie», implanté à Béthioua et entré en service en 2013.
Et la visite du président turc, qui a répondu favorablement à l’invitation du président de la république, dénote de l’intérêt des deux pays à promouvoir encore davantage ces relations, qui ont été au centre d’un forum d’affaires présidé conjointement par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad et le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Sur le plan politique, et contrairement à ce que l’on avançait ici et là, le conflit libyen n’aura pas été un frein au rapprochement entre les deux Capitales. Bien au contraire, les deux parties qui ont eu certaines divergences, il faut le reconnaître, quant à la résolution de ce dossier épineux, ont choisi le dialogue et les négociations pour faire avancer le dossier, et surtout éviter l’affrontement qui était pourtant si proche à Tripoli.
Le souci d’Alger de privilégier une solution politique au conflit libyen, loin de toute ingérence étrangère et surtout militarisée dans ce pays, a été prise en compte par Ankara, et cette visite est une autre occasion pour les deux parties de s’entendre sur les petits détails et dissiper les différends de manière à sauvegarder la paix dans ce pays voisin. En définitive, personne n’a intérêt à voir une guerre s’installer, sur le long terme, dans le Maghreb. La triste expérience du drame syrien est là pour rappeler à tous que dans les guerres, il n’y a que des vaincus, quelles que soient les petites victoires.
Par Abdelmadjid Blidi