La situation est loin d’être sortie de tout contrôle comme pourraient le faire croire certains cercles, mais il est, par ailleurs, vrai aussi que les derniers développements et le nombre galopant des cas de contaminations par le coronavirus inquiètent sérieusement et au plus haut point.
Le laisser-aller et l’insouciance des citoyens face à la dangerosité du virus sont en train de nous ramener au point zéro, et sont surtout en train de démoraliser le personnel médical qui n’en peut plus face à l’afflux des malades, alors qu’il est soumis depuis plus de quatre mois à une charge de travail inhumaine. Le petit répit observé lors du mois de Ramadan a vite disparu face à l’inconscience des uns et des autres et aux thèses farfelues de ceux qui prétendent que ce virus n’existerait même pas, et que ce n’est là qu’une fièvre comme les autres qui disparaît au bout de quelques jours.
Nous sommes vraiment en plein délire et face à un déraillement inacceptable qui ne saurait être toléré plus que cela, au risque de voir la situation manipulée par des cercles dont les visées sont obscures et ne présagent rien de bon.
Il s’agit aujourd’hui de revenir à plus de rigueur dans la gestion du confinement, et surtout du respect des gestes barrières, à commencer par le port obligatoire du masque en toutes circonstances. Il faut aussi mettre l’« armée blanche », comme on appelle les soignants, à l’abri d’un abandon, car on ne gagne aucune guerre avec une armée usée psychiquement et exténuée physiquement. Cette armée doit reprendre ses forces et nous mener vers la victoire. Cette victoire à laquelle doivent participer les citoyens avec discipline et grande conscience.
Les fêtes, les mariages, les rencontres familiales et la débandade observée dans les grandes surfaces commerciales et dans les transports sont allés malheureusement trop loin pour être encore permis.
La décision des pouvoirs publics de prolonger le confinement et d’opérer un autre tour de vis coulent de source. Il fallait arrêter cette dangereuse glissade. Ainsi, les walis et tous les responsables locaux ont été mis devant leurs responsabilités de prendre les décisions qui s’imposent, car ils connaissent mieux la situation de leurs régions.
Trop de temps a été perdu et trop de vies ont péri pour continuer à vivre comme si de rien n’était. Il était vraiment temps de mettre le holà, et on verra ainsi de quoi sera fait demain.
Par Abdelmadjid Blidi