mercredi , 7 juin 2023

Un vieux système populiste en quête de reconduction…

Lors d’une récente réunion des responsables locaux, présidée par le wali d’Oran, un membre de l’exécutif en charge du dossier du vieux bâti a présenté un exposé détaillé sur la situation des vieux immeubles fragilisés situés au Centre d’Oran. Une information, sans doute banale, livrée par la cellule de communication de la Wilaya à travers son site internet. Et la même source précise que le Wali aurait ensuite demandé qu’un recensement précis soit effectué par les commissions mises en place dans le cadre de la gestion de ce dossier du vieux bâti.
Un dossier vieux d’une cinquantaine d’années et en éternelle instance, à chaque fois inscrit en priorité dans les «feuilles de route» des décideurs locaux qui se sont succédé. Comme bien de ses prédécesseurs, le chef de l’exécutif a donné des directives pour «l’élaboration d’un bilan précis et détaillé sur la situation des vieilles habitations dont les occupants ont été relogés et celles classées dans la catégorie «rouge». Des bâtisses devant, en principe, être programmées pour une opération d’évacuation et de relogement des occupants. Autant d’annonces, certes à saluer, mais qui prouvent s’il le fallait, qu’en ce domaine, la ville d’Oran est encore loin d’atteindre les résultats et les objectifs escomptés en matière d’éradication des bâtisses à risque d’effondrement ou de réhabilitation des vieux immeubles pouvant être consolidés et restaurés. Pourtant, depuis des décennies, les responsables et gestionnaires qui se succèdent au chevet du parc immobilier d’Oran, ne manquent pas, pour certains, d’annoncer abusivement des avancées et des résultats élogieux dans la prise en charge de cet épineux dossier.
En moyenne tous les quatre ou cinq ans, et depuis toujours, des «plans d’action» sont présentés, et de multiples opérations de réhabilitation du vieux bâti, sont annoncées ici et là au centre ville et dans les vieux quartiers. Aujourd’hui, malheureusement, on ne peut que déplorer les hallucinants retards enregistrés, même dans la mise en œuvre de certaines actions élémentaires liées à la gestion du vieux parc immobilier. A l’image de ces opérations de recensement des occupants de vieilles bâtisses que l’on répète en moyenne tous les six ans, au gré des logements et de l’arrivée de nouvelles vagues de squatters en quête de logement neuf. En matière de gestion du vieux bâti et de lutte contre la floraison des bidonvilles, rien d’efficace ne saurait être enregistré tant que perdurent les pratiques, les mentalités et les comportements hérités du vieux système populiste de gestion en quête perpétuelle de reconduction…
Par S.Benali