Alors que, sur le plan économique, sa touche est très attendue, le Président de la République Abdelmadjid Tebboune, a dévoilé avant hier, les grandes lignes de sa vision visant à booster plusieurs secteurs.
C’ est dans le cadre du Conseil des ministres, tenu dimanche dernier, que le chef de l’Etat, a plaidé pour l’adoption, incessamment, d’une série de mesures, en axant les efforts, en premier lieu, sur la lutte contre la bureaucratie et mettre en place un modèle économique solide et diversifié qui soit générateur de richesse. Le chef de l’État a assuré que le modèle économique solide aura la capacité d’absorber le chômage parmi les rangs des jeunes, garantir la sécurité alimentaire pour mettre les Algériens à l’abri de la dépendance de l’extérieur.
Selon le communiqué de la présidence de la République, publié à l’issue du Conseil des ministres, M. Tebboune a souligné la nécessité de se libérer des griefs d’une économie rentière qui est un souci majeur pour le gouvernement.
Il a aussi plaidé pour le développement des énergies renouvelables et même d’exporter les énergies alternatives à travers des mesures d’encouragement.
Concernant un autre maillot de l’économie, l’agriculture en l’occurrence, M. Tebboune a affirmé que ce secteur qui est important pour la diversification des ressources financières, nécessite un plan de développement d’urgence. Un plan de développement d’urgence doit aussi toucher les secteurs de l’industrie agroalimentaire, la pêche et le tourisme.
Dans un autre cadre, M. Tebboune a évoqué le système fiscal, faisant savoir qu’il nécessite une refonte à travers la mise en place de réglementation des incitations fiscales au profit des entreprises, notamment des startup et PME, en veillant à l’allègement de l’imposition des entreprises génératrices d’emplois.
Il a aussi mis en exergue l’impératif d’accorder la priorité absolue et l’attention nécessaire au volet social afin de hisser le niveau de vie du citoyen algérien.
Il a indiqué que «L’Etat sera aux côtés des classes moyennes et vulnérables de la société pour leur offrir une vie digne et augmenter le pouvoir d’achat de tous les citoyens, avec suppression de l’imposition des faibles revenus».
Le chef de l’État a aussi cité d’autres secteurs qui nécessitent des plans de développement. Il s’agit notamment des secteurs de la santé, de l’enseignement, de la culture, de l’information et des sports.
Évoquant le volet santé, il a plaidé pour un «plan sanitaire intégré garantissant les soins adéquats aux citoyens avec l’examen de la manière d’augmenter la part du secteur de la Santé dans le produit intérieur brut (PIB) en vue de construire des Centres hospitaliers et de nouveaux Centres hospitalo-universitaires répondant aux standards internationaux et d’améliorer les infrastructures existantes».
Dans ce cadre, le président Tebboune a appelé à renforcer davantage la relation complémentaire entre les universités algériennes et le monde du travail. Cette relation doit être «la locomotive de l’édification d’une économie nationale solide, qu’il s’agisse de l’économie traditionnelle ou du savoir, et ce, à travers la création de pôles d’excellence universitaires».
L’éducation nationale n’est pas en reste des réformes annoncées par le président. Ainsi, il a indiqué qu’il y a l’impérative de réviser le volet pédagogique avec un allègement des programmes scolaires, tout en accordant une place importante aux activités sportives et culturelles.
Quant au volet culture, M. Tebboune a estimé «nécessaire de dédier aux artistes des espaces à même de valoriser la profession et promouvoir son rôle, en veillant au développement de l’industrie cinématographique qui favorise l’émergence des talents».
Le président de la République a souligné, en effet, la nécessité d’engager une réflexion sur la possibilité de promouvoir la formation artistique et culturelle afin d’encourager les talents, de renouveler les élites et d’accorder des avantages fiscaux pour le développement de la production culturelle, cinématographique et intellectuelle, outre la prise en charge de la situation sociale de l’artiste.
Quant au volet de l’information, le chef de l’État a indiqué que le gouvernement œuvre à renforcer le professionnalisme des médias et des journalistes. Ainsi, il a promis de garantir le soutien et l’encouragement nécessaires et indispensables à une pratique médiatique responsable dans le cadre de la liberté, une liberté qui n’a de limites que la loi, l’éthique et la morale, outre la consolidation de la liberté de la presse, de la créativité et du rôle de la presse électronique.
Reconsidérer le système de gouvernance
Dans un autre sillage, M. Abdelmadjid Tebboune a détaillé quelques mesures pour reconsidérer le système de gouvernance qui passe par un profond amendement de la Constitution.
Le chef de l’État a évoqué la nécessité d’amender d’autres lois importantes pour arriver à cet objectif dont la loi organique relative au régime électoral. «L’édification de l’Algérie à laquelle aspirent les citoyens et citoyennes, implique la reconsidération du système de gouvernance à travers un profond amendement de la Constitution, pierre angulaire de l’édification de la nouvelle République, ainsi que certains textes de loi importants, à l’instar de la loi organique relative au régime électoral», a-t-il affirmé.
M. Tebboune a aussi souligné l’impératif de la moralisation de la vie politique à travers la consécration de la séparation de l’argent et de la politique outre la lutte contre la médiocrité dans la gestion. «La nouvelle République doit focaliser sur l’instauration de l’Etat de droit qui garantit l’indépendance de la justice et la promotion de la véritable démocratie participative, favorisant l’épanouissement social et politique», a-t-il affirmé.
Il a assuré avoir instruit les membres du Gouvernement d’être à l’écoute «des préoccupations et besoins des citoyens en adoptant le dialogue et la concertation, et de veiller scrupuleusement à demeurer au service de l’Etat et du peuple.
Il a appelé à l’adoption d’un comportement exemplaire requis et de la profonde foi en le devoir de préservation du denier public, la lutte contre les comportements bureaucratiques et le respect des engagements de l’Etat.
L’objectif, indique le chef de l’État, est de redresser la situation générale du pays à travers le rétablissement de l’autorité de l’Etat et le recouvrement de la confiance des citoyens.
Samir Hamiche