vendredi , 24 mars 2023

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Une stratégie lassante et dangereuse

Donald Trump n’est habité que par une seule et unique chose. Sauver son mandat et réussir les prochaines élections présidentielles. Pour ce, il a besoin d’un ennemi, d’ennemis physiques et non vague ou invisible comme pourrait l’être le coronavirus. Et voilà que les deux ennemis tout trouvés sont la Chine, mais aussi maintenant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Ainsi, le président américain croit ou veut faire croire que la Chine et l’OMS sont de mèche, et que la deuxième est à la solde de la première et qu’elle l’aurait même couverte et pas assez dénoncée quant à ce qu’il qualifie de sa gestion catastrophique de cette pandémie mondiale. Un grand délire, mais le délire c’est aussi cela la nouvelle politique de l’homme fort de l’Amérique. Pour ce, et comme à son habitude, il a décidé de dégainer la sanction qu’il affectionne le mieux, toucher aux finances. Il menace tout simplement de suspendre la contribution américaine à l’OMS. La contribution la plus importante de tous les pays, puisqu’elle est de 400 millions de dollars, c’est-à-dire à presque 20% du budget global de cette organisation qui a justement en charge de coordonner toute la lutte contre le coronavirus au monde, et c’est elle qui en définitive, aura à valider les traitements et même le virus qui seront découverts pour mettre fin à cette pandémie.
La décision du locataire de la Maison Blanche intrigue au moment où le monde entier doit faire preuve de solidarité et d’entraide pour sauver la planète. Dans sa fuite en avant et dans son éternelle stratégie d’allumer des contre feux pour détourner l’opinion américaine sur l’essentiel, c’est-à-dire son incapacité à résoudre et gérer les grandes affaires d’une aussi grande nation que l’Amérique, le président Trump est allé cette fois trop loin dans cette voie suicidaire. Il a non seulement tourné le dos aux victimes de cette maladie en Amérique, mais il a tourné le dos au monde entier.
Jour après jour, il n’arrive plus à se démettre de son incapacité à sortir de ce qui semble inéluctable. Le recul des USA face à la puissance mondiale de demain qu’est la Chine. Non seulement, il n’y arrive pas, mais il s’enfonce encore et davantage dans des errements qui seront lourds de conséquences pour cette Amérique au crépuscule galopant. La puissance américaine, qui a connu son total apanage au lendemain de la deuxième guerre mondiale, est en train de reculer, et ce de l’avis de tous les observateurs.
Un recul qui serait dans la nature des choses, car toutes les grandes puissances dans l’histoire de l’humanité depuis les Grecs à ce jour, ont eu leur heure de gloire et leur heure de déclin, mais pour l’Amérique, il semble que ce recul se fait sans gloire et s’apparente plus à un suicide qu’à une défaite.
Par Abdelmadjid Blidi